TÉMOIGNAGES - L'autorisation de la pilule en France souffle ses 50 bougies. Pourtant, depuis les années 2000, ce moyen de contraception marque un léger recul. De plus en plus, les femmes se tournent vers d’autres moyens. Pourquoi ? LCI vous avait posé la question en début d'année, vous nous aviez raconté. Nous republions cet article alors que la loi Neuwirth a été adoptée par l'Assemblée nationale il y a tout juste 50 ans ce 19 décembre.
Il y a tout juste 50 ans, le 19 décembre 1967, la loi Neuwirth autorisant la contraception, et la pilule en particulier, était adoptée par l'Assemblée nationale. Et en cinq décennies, cette pilule est entrée dans les mœurs. Pourtant, une étude de l’Ined (Institut national d’études démographiques) révélait en 2014 que de plus en plus de femmes ont tendance à la délaisser : le recours à la pilule est ainsi passé de 50% à 41% entre 2010 et 2013.
En cause, notamment, la controverse qui a entouré, en 2012, les pilules de 3e et 4e génération : à l’époque, un vaste débat médiatique s’était engagé, après qu’une jeune femme a porté plainte contre un laboratoire pharmaceutique. Elle avait subi un accident vasculaire cérébral l’ayant laissée lourdement handicapée. Les risques de thrombose veineuse profonde associés à ces pilules avaient été mis en évidence dès 1995, allant de 9 à 12 pour 10.000 chez les utilisatrices de la pilule de 3e génération - contre de 5 à 7 pour 10.000 pour les pilules de 2e génération. Mais la controverse avait abouti à la fin de leur remboursement en 2013.
Je suis tombée enceinte deux fois sous deux pilules différentes
Nathalie
Et, depuis, les mentalités semblent avoir changé : après avoir été longtemps synonyme de liberté, une certaine défiance règne vis-à-vis de ce moyen de contraception. "AVC, déprime, prise de poids, infertilité... Quand va-t-on nous dire la vérité ? Je pense que le stérilet en cuivre est bien mieux que ces cachetons pris au quotidien !", estime ainsi Anaïs, sur la page Facebook de LCI. "Pas fiable", estime de son côté Nathalie, qui est "tombée enceinte deux fois sous deux pilules différentes" : "Une fois des jumelles et la deuxième fois j’ai perdu mon bébé à 12 semaines de grossesse." Même cas pour Soélie : "Je suis tombée enceinte deux fois avec la pilule et deux différentes ! Heureusement que je voulais des enfants !"
Nombre d’anciennes utilisatrices pointent également les effets secondaires. "La pilule détruit la santé, beaucoup de chose nous sont cachées à son sujet, mais il y a de plus en plus de cancer du sein, du col de l'utérus", estime ainsi Elodie. D’autant que dans son cas, l’efficacité n’a pas été prouvée : "Je me suis retrouvée enceinte sous pilule." Pamela, elle, a abandonné la pilule car elle ne la supportait pas, "avec de grosses migraines qui me faisait vomir et j’ai perdu beaucoup de poids." Catherine "avait 20 jours de crises de migraines à rester couchée !" Depuis plus d'un an, elle ne prend plus rien. "Quel changement radical ! Deux jours de crise par mois pendant le cycle ! Je revis !" Yvette a arrêté la pilule depuis 3 ans "à la suite d’une embolie pulmonaire et d’une phlébite dûes à la prise de ma pilule depuis trop longtemps." Lola ne supporte aucune pilule : "Malade, maux de tête, vomissements, cholestérol ! J'ai donc posé un stérilet en cuivre, j'en suis totalement satisfaite."
D’autres utilisatrices évoquent le côté contraignant. A la suite de trop d’oublis, Emilie l’a ainsi abandonné, mais a mis du temps à trouver un autre moyen adapté. "Je suis passée à l'implant qui m'a fait galérer avec des pertes non-stop au bout d'un an", raconte-t-elle. "J'ai arrêté ce calvaire pour passer au stérilet au cuivre qui lui m'a asséché, c'était vraiment désagréable. Du coup j'ai basculé sur l'anneau et j’en suis ravie !" Betty a opté pour l’opération des trompes : "Je ne supporte pas tout ce qui est à base d’hormones. J’ai fait mon opération après 4 enfants, et je suis tranquille !"
Pointe aussi, un besoin de méthodes naturelles. "On nous empoisonne pour le plaisir des hommes !", tempête Alizée, en rappelant que les essais cliniques de contraception hormonale pour les hommes ont été suspendus, en raison des effets secondaires provoqués (acné, augmentation de la libido, troubles de l’humeur) : "Cela parait normal à la société que les femmes subissent ces effets secondaires mais pas les hommes ! On augmente aussi nos chances de cancers, d’AVC, mais c'est plus 'confortable' pour les hommes, c'est donc dans les mœurs !"
Des adeptes rappellent cependant les avantages de cette pilule, qui à l’époque a révolutionné la vie sexuelle des ménages français. "C'est quand même le moyen le plus sûr", indique Gisèle. "Même si on l'oublie un jour, ça peut se rattraper ! Le stérilet, à condition qu’on le supporte, peut bouger ; le préservatif n’est pas fiable à 100%..." "La pilule a été une invention géniale !", rappelle Brigitte. "Dans les années 1970, elle a libéré beaucoup de femmes qui ont pu avoir une vie sexuelle sans avoir peur du lendemain. Ne gâchez pas ça !"
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