Les conditions de travail à l'hôpital nuisent à la santé mentale, selon une étude publiée ce jeudi.Pour le ministère de la Santé, le personnel soignant souffre nettement plus de dépression et d'anxiété que les autres salariés.Ces résultats sont issus d'une enquête qui a eu lieu entre deux vagues de Covid-19.
Les résultats confirment ce que tout le monde craignait déjà. L'hôpital en France va mal. Selon une étude du ministère de la Santé publiée ce jeudi 8 juin, le personnel hospitalier souffre davantage que les salariés d'autres secteurs. Ils sont notamment nettement plus victimes de dépression et d'anxiété. La cause de cette "prévalence accrue" : les "conditions de travail", admet le ministère.
41% des personnes ont des symptômes de dépression
Cette vaste étude menée à l'été 2021, entre deux vagues épidémiques, montre en effet "une prévalence accrue" dans ce secteur des "symptômes de dépression et d'anxiété", comme l'écrit la Drees, la direction chargée des statistiques au sein du ministère de la Santé. Si les cas dits "sévères" ne sont pas plus nombreux qu'ailleurs, en revanche les troubles "légers à modérés" explosent. Les chiffres montrent ainsi qu'ils sont "nettement plus fréquents" au sein des soignants. De l'ordre de 38% pour la dépression, avec des symptômes comme la perte d'appétit et les difficultés de concentration, et 28% pour l'anxiété, dont la nervosité, l'inquiétude et l'irritabilité. Dans l'ensemble des personnes en emploi dans le pays, ces chiffres sont respectivement de 30% et 22%.
De très mauvais résultats qui sont principalement liés aux "conditions de travail difficiles" propres à l'hôpital, note la Drees. Entre autres critères de pénibilité, l'étude met en cause les "surcharges inhabituelles de travail", les "incitations à ne pas prendre ou à repousser un congé maladie" et les "difficultés à concilier vie personnelle et professionnelle". Dans une moindre mesure, la santé mentale dégradée des hospitaliers découle aussi de la "proportion élevée de femmes", qui constituent plus des trois quarts des effectifs et sont plus souvent sujettes aux troubles anxieux et dépressifs, selon l'étude.
Un diagnostic qui vient en tout cas mettre des chiffres sur un phénomène largement illustré à travers les reportages et les prises de parole. Et qui confirme les cris d'alarme entendus tout le long des vagues de Covid-19, puis lors de l'épidémie de bronchiolite cet hiver.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès
- SportsRC Lens
- Sujets de sociétéLe pape François à Marseille, une visite historique
- SportsLigue des champions 2023-2024 : le PSG repart en campagne