TÉMOIGNAGE - Les rescapés et proches de victimes des attentats de janvier 2015 ont été reçus une troisième fois ce mercredi par les juges antiterroristes pour savoir où en était l'enquête. Michel Catalano, le patron de l'imprimerie de Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne, s'est exprimé au micro de LCI.
Deux ans et demi ont passé mais la blessure est toujours vive. Alors qu’avait lieu mercredi la troisième réunion entre les victimes des attentats de janvier 2015 et les juges antiterroristes, Michel Catalano, le patron de l'imprimerie de Dammartin-en-Goële en Seine-et-Marne, et ex-otage des frères Kouachi, a témoigné au micro de LCI.
"Je vais de l'avant un peu grâce à mon entreprise parce que je me bats tous les jours. C'est loin d'être fini car on a quand même beaucoup de difficultés à la relancer au bout de trois ans", a-t-il confié à la sortie de la réunion, qui s'est tenue au tribunal de grande instance de Paris. "Psychologiquement, je vais quand même mieux, j'arrive à avoir des moments de nuit un peu reposants", a-t-il ajouté, avant de nuancer. "Mais quand on replonge dedans, quand on revoit des articles, qu'on revit d’autres attentats, on met toujours une journée ou deux, voire plus, à s'en remettre."
"De toute façon, cela restera quelque chose de très compliqué, et j'ai appris à vivre avec, je continue le chemin de la vie avec cette cicatrice psychologique que j'essaye tous les jours de combler", a poursuivi l'imprimeur, qui est désormais trésorier de l'association française des victimes de terrorisme. "C'est important de s'investir dans cette association, cela me fait beaucoup de bien, cela m'apaise personnellement. Et puis j'espère apporter des choses d'un point de vue technique mais aussi au niveau du témoignage. Si ça peut apporter quelque chose ne serait-ce qu'à une ou deux victimes de terrorisme, j'en serais très heureux et ça me ferait beaucoup de bien aussi."
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"C'est important qu'il y ait un procès"
Ce mercredi, les juges, qui avaient organisé leur première réunion en juin 2016, ont fait le point sur les dernières avancées de l’enquête. Si cette dernière s’est récemment accélérée avec la mise en examen de six nouveaux suspects depuis avril, des zones d’ombre demeurent. Les investigations n'ont notamment pas établi où et comment les frères Kouachi s'étaient procurés leur arsenal.
"C'est important qu'il y ait un procès", estime Michel Catalano, même si "malheureusement, on aura des personnes de moindre importance qui ne sont pas les commanditaires ." Selon lui, "c’est la clé pour que l'on puisse mettre un certain nombre de réponses sur des questions que l'on se pose." Les juges ont indiqué qu'ils espéraient achever leur enquête au printemps 2018.