TÉMOIGNAGES - On ne sait toujours pas vraiment pourquoi certains malades atteints du Covid affichent ensuite des symptômes pendant des mois. À l'image d'Emmanuelle et Caroline, infirmière et étudiante, qui racontent leurs troubles.
Emmanuelle Clarot est infirmière au CHU de Nancy, en Meurthe-et-Moselle, là où le Covid-19 a durement sévi il y a un an. Soignante, elle a vu décéder des malades, a pu en sauver d'autres, et a été elle-même contaminée lors de la première vague. Elle n'a jamais été hospitalisée et a rapidement repris son travail, pensant que le plus dur était derrière elle. Mais un an après, l'embellie n'est toujours pas au rendez-vous. Emmanuelle souffre de "Covid long", de lourds symptômes qui l'empêchent de reprendre une vie normale.
À l'automne, j'allais mieux et là, depuis janvier, février, je ne saurais pas l'expliquer, mais ça redescend. Et c'est dur moralement.
Emmanuelle Clarot, infirmière
Elle doit pourtant faire bonne figure devant ses patients, même si chacun de ses gestes requiert un effort parfois douloureux. "J'étais bien ce matin, mais là ça commence à chauffer dans ma trachée", dit-elle. Ses collègues ne la reconnaissent pas non plus. "Quand on la voit arriver, on voit tout de suite que la journée va être compliquée pour elle", témoigne l'une d'elle.
Assise pour déjeuner, Emmanuelle reconnaît aussi que manger est devenu une épreuve. Non seulement elle n'a pas retrouvé le goût mais la nourriture la dégoûte. Résultat, la jeune femme a perdu 20 kilos en un an, et s'inquiète de savoir jusqu'où cela va aller. Alors elle se raccroche à l'idée que sa guérison est proche, mais ses espoirs sont souvent de courte durée. "A l'automne, j'allais mieux et là, depuis janvier, février, je ne saurais pas l'expliquer, mais ça redescend. Et c'est ça qui est dur moralement. C'est vraiment cet effet de montagne russe", souligne-t-elle.
Adapter les traitements
Pour le docteur François Goerhinger, infectiologue dans le même CHU qu'Emmanuelle, ces résurgences sont typiques des infections virales. La difficulté ici, c'est que tous les examens cliniques sont normaux. Il n'y a donc aucune certitude sur l'origine de ses symptômes, et il faut sans cesse adapter les traitements. "Pour proposer vraiment un traitement médicamenteux, il faut savoir exactement ce qui se passe. Donc c'est beaucoup axé sur la rééducation, qu'elle soit pulmonaire ou ORL pour réapprendre aux gens à avoir un odorat. Ça peut être aussi de l'orthophonie pour les personnes qui vont avoir des séquelles cognitives pour essayer de réentraîner la mémoire", détaille le médecin.
Fatigue extrême, difficultés respiratoires ou troubles neurologiques et cardiaques parfois très sévères, "le fardeau est réel et significatif", pointait en début d'année l'OMS qui souligne qu'"environ un malade du Covid-19 sur dix reste souffrant après douze semaines, et souvent pour beaucoup plus longtemps".
Pour Caroline Saubesty, quant à elle étudiante à Paris, le calvaire a commencé en novembre dernier lorsqu'elle a développé des séquelles neurologiques suite à son Covid. Cette jeune fille de 21 ans a une perte de sensibilité dans le bras, mais aussi des troubles du langage et des pertes de mémoire. Au quotidien, elle est donc obligée de tout noter. "J'ai toujours un stylo et un carnet, et si je le perdais, je pense que je perdrais aussi une partie de ma vie", avoue-t-elle. Et d'ajouter, fataliste : "Par exemple, je n'ai aucun souvenir actuellement de ce que j'ai fait le mois dernier".
Pour supporter ces handicaps et surtout apprendre à vivre avec sans que le quotidien ne devienne un enfer, Caroline est aussi suivie psychologiquement. Un maillon essentiel de sa guérison. Selon les médecins, elle devrait retrouver toutes ses capacités, même si cela pourrait prendre encore plusieurs mois.
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