Boîte noire dans les voitures : qu'est-ce que ce nouveau dispositif désormais obligatoire ?

Publié le 3 mai 2022 à 12h42, mis à jour le 3 mai 2022 à 15h42

Source : JT 20h WE

De nouvelles règles pour les véhicules neufs sont entrées en vigueur lundi 2 mai.
Celles-ci concernent tous les véhicules de l'Union européenne.
Parmi elles, l'installation d'un "enregistreur de données d'événements" ou "boîte noire".

Freinage d'urgence, adaptateur de vitesse et enregistreur de données d'événements, voici les nouveaux dispositifs de sécurité dont doivent disposer tous les véhicules neufs de l'Union Européenne depuis le lundi 2 mai. Pour les véhicules d'occasion, ces nouvelles obligations destinées à améliorer la sécurité routière ne s'imposeront qu'à compter de 2024. 

Ces dispositifs avaient été adoptés en 2019 par le Parlement européen. Et c'est essentiellement l'enregistreur de données d'événements, très vite surnommé "boîte noire" qui fait couler beaucoup d'encre. De très nombreux d'automobilistes se sont en effet inquiétés du "flicage", et de la traçabilité que pourrait permettre un tel dispositif. Voici en réalité ce qu'il va permettre. 

"Obtenir des données sur l'accident"

Selon le texte du Parlement, "l’enregistreur de données d’événement est un système ayant pour seul objet d’enregistrer et de mémoriser des paramètres et informations critiques relatifs à une collision juste avant, pendant et juste après en vue d’obtenir des données plus précises et pertinentes sur l’accident permettant aux États membres de mener une analyse de la sécurité routière et d’évaluer l’efficacité de mesures spécifiques." 

De nombreux paramètres de conduite seront enregistrés comme ceux relatifs à la vitesse, au freinage, à l’accélération, à la vitesse d’impact en cas de choc, au port de la ceinture de sécurité, aux coordonnées GPS ou encore aux émissions polluantes du véhicule. Le boitier est placé de telle sorte qu'il ne peut être désactivé par les particuliers.

Qui a accès à ses informations ?

Les données enregistrées par les boites noires permettront d'abord aux enquêteurs et au(x) juge(s) chargés des dossiers concernant un accident d'obtenir un maximum de détails sur les circonstances de celui-ci et éventuellement établir les responsabilités de chacun quand l'événement intervient entre au moins deux personnes.

Un avantage pour les victimes

Le dispositif devrait aussi d'accélérer l'indemnisation des victimes d'accidents de la circulation grâce aux nombreux éléments enregistrés. 

Un surcoût pour l'usager ?

Si plusieurs se réjouissent de l'arrivée de ce nouveau dispositif, l'association 40 Millions d’automobilistes y voit elle de nombreux inconvénients. Dans un communiqué, celle-ci "dénonce un système coûteux pour l’automobiliste acheteur d’un véhicule neuf ou d’occasion, et inutile en matière de sécurité routière dans la mesure où l’enregistreur ne fait que recueillir des données (exploitables uniquement en cas de choc) sans permettre aucune action préventive pour l’accident."

Elle ajoute que la "boîte noire" n'aurait pas d'effet dissuasif sur les mauvais comportements. "Ce genre de dispositif ne peut avoir aucun impact sur les infractions et les comportements réellement accidentogènes que sont par exemple le refus de priorité (16 % des accidents mortels), l’usage du téléphone au volant (environ 10 %), la somnolence et la perte d’attention (10 à 15 %)", poursuit le communiqué.

Par ailleurs, Pierre Chasseray, délégué général de 40 Millions d’automobilistes indique que "les données enregistrées ne sont conservées et éventuellement analysées qu’en cas de choc, 30 secondes avant et 30 secondes après l’événement". Selon lui, "l’outil ne peut donc en aucun cas prévenir ou empêcher l’accident". 

Enfin, l'association rappelle que "la loi dispose que si dans un premier temps, seuls les modèles neufs sont concernés par l’obligation (pour un surcoût d’environ 100 €, d’après les constructeurs), à partir de 2024, les véhicules placés sur le marché de l’occasion devront également satisfaire à l’obligation". "Entre le coût de la main d’œuvre et celui de l’appareil, ce sont donc dans ce cas plusieurs centaines d’euros qui pourraient alourdir la facture", conclut-elle.


Aurélie SARROT

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