Baignades : pourquoi 5000 maîtres-nageurs manquent à l'appel

Au centre aquatique de Bernay en Normandie, ils ne sont plus que deux maîtres-nageurs sauveteurs au lieu de quatre. Face à cette situation, certaines activités proposées ont été tout simplement annulées. C'est du jamais-vu, pour Linda qui travaille sur les lieux depuis 23 ans : "L'après-midi, au lieu de fermer à 19h, on ferme à 17 h 30, on a mis entre-parathèses toutes les activités comme l'aquagym, l'aquabike, circuit-trainig... c'est mieux que de fermer complètement." C'est mieux que rien, mais pas assez bien pour les habitués des lieux. Ces derniers espèrent un retour à la normale au plus vite. Ce centre est loin d'être une exception. "Je suis obligé de jongler entre trois et quatre piscines pour pouvoir m'entraîner, c'est vrai que c'est problématique", déplore un nageur.

En France, plus de la moitié des employeurs cherchant un maître-nageur sauveteur mettent plus de six mois à le trouver. Aujourd'hui, il en manque 5 000 dans tout le pays. Le coût assez élevé de la formation est à l'origine de cette pénurie. Le manque de vocation et la question de la rémunération sont aussi responsables de cette situation.

Sur l'île de loisirs de Cergy-Pontoise en région parisienne, pour attirer les candidats, la direction n'a eu d'autres choix que d'augmenter les salaires. "La revalorisation est un des éléments majeurs du recrutement. Il faut compter 1800 euros nets pour un temps-plein et un chef de poste environ 2500 euros nets. Autre petit plus pour recruter, il offre un logement. Et ça marche. L'équipe des 12 maîtres-nageurs sauveteurs est au complet. Une mobilisation nécessaire pour surveiller les centaines de visiteurs chaque jour. L'autre atout de ce centre est sa localisation en pleine nature.