Y aura-t-il demain toujours autant de patinoires, très consommatrices en énergie, à travers le pays ?Au regard des tarifs, les communes se demandent combien de temps elles pourront les garder ouvertes.À Bourgueil (Indre-et-Loire), les habitants y sont attachés.
Quel avenir pour cette piste de glace ? Une patinoire a-t-elle encore sa place à Bourgueil (Indre-et-Loire) ? Dans cette commune de seulement 4000 habitants, elle existe depuis les années 80. "C'est la seule patinoire qui est dans le coin donc c'est quand même bien pour les enfants", dit à notre micro une passante. "Une patinoire dans une petite commune comme ça, je trouve que c'est un lingot d'or. C'est vraiment une activité propre aux écoles, comme la bibliothèque", justifie une autre.
Maintenir à tout prix ?
Garder ou non cet équipement est le dilemme du moment pour la mairie. Avec la flambée des prix de l’énergie depuis le début de la guerre en Ukraine, entretenir la glace coûte deux fois plus cher qu’avant. De quoi creuser le déficit, qui se trouve déjà à 180.000 euros par an, selon la Cour régionale des comptes. "Jusqu'à quel coût, c'est raisonnable ? Ça devient extrêmement compliqué pour une toute petite collectivité comme la nôtre, qui porte seul un outil à vocation départemental ou a minima intercommunal", s'inquiète Benoît Baranger, maire de Bourgueil.
Le bâtiment, comme la salle des machines, nécessite des investissements. Mais la commune en a-t-elle aujourd’hui les moyens ? "Je crois qu'il y a 120 patinoires en France. Nous, on est la plus petite commune, hors communes de montagne, à avoir une patinoire", explique l'édile.
Dans la commune, les avis divergent sur la question. "Je crois que ça revient cher avec les problèmes d'énergie qu'on a en ce moment. Mais après, c'est un acquis qu'on a et qu'on aimerait bien garder", lance un passant. "Il faut faire des choix, il ne faut pas s'amuser à gaspiller", confie un autre. "Si on commence à tout supprimer dans les petites communes, il n'y aura plus que les grandes villes et les campagnes vont mourir", craint une habitante de Bourgeuil.
Parmi les plus fervents défenseurs de la patinoire, il y a les clubs de hockey et de patinage. Leurs 200 licenciés envisagent uniquement une fermeture pendant l’été. "Même si on ferme quatre mois dans l’année pour faire des économies, il vaut mieux ça que fermer totalement et définitivement la patinoire. Il y a des enfants qui ne se voient pas faire d’autres sports que le patin puisqu’ils ont trouvé leur passion ici", justifie Mélia Roy, éducatrice à l'ESB Patinage, dans la vidéo en tête de cet article. "Ça apporte un vrai lien social. Je pense qu'il y a peu de bâtiments qui apportent d'un point de vue sociologique dans une ville. Il y a les piscines et les patinoires", argumente Pascal Degros, éducateur hockey à l'ESB "Les Aligators".
En attendant une décision, les enfants se concentrent sur leur priorité : préparer le gala du club, prévu dans dix jours.
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