Et si on posait les mêmes questions aux hommes qu'aux femmes ?C'est le parti qu'a pris le collectif "We are SISTA" pour une campagne de sensibilisation sur les inégalités de traitement médiatique dont les femmes sont victimes.En résulte une vidéo très drôle, mais surtout extrêmement percutante.
"Dans 1 article sur 3, les journalistes interrogent les femmes sur leur engagement féministe", "plus de 30% des articles traitant des femmes entrepreneuses ou dirigeantes mentionnent le caractère 'exceptionnel' de leur fonction"... Relevant les inégalités de traitement médiatique dont les femmes sont victimes, le collectif "We are SISTA" a pris l'initiative de poser les mêmes questions à huit grands patrons. En résulte une série d'interviews ubuesque, mais néanmoins révélatrice du travail qu'il reste à accomplir dans les médias.
Comment est-ce que vous gérez le syndrome de l'imposteur ?
Allison Chassagne, créatrice de la chaine YouTube Glamouze
En introduction de cette vidéo de trois minutes, le collectif plante le décor avec des réflexions souvent lancées aux femmes sur le point d'être interviewées. "Vous êtes très beau", fait remarquer la fausse journaliste, jouée par Allison Chassagne (créatrice de la chaine YouTube Glamouze) à Frédéric Mazella, président et fondateur de Blablacar en suscitant chez lui un rire mi-amusé, mi-gêné.
Se faisant ensuite questionner sur le "genre de commentaire" que peut susciter son "parcours exceptionnel" qui "a dû en étonner plus d'un", le patron, étonné, répond de façon hésitante qu'il ne se "pose pas trop ce genre de question". "Comment est-ce que vous gérez le syndrome de l'imposteur ?", demande-t-elle ensuite à Philippe Zaouati, directeur général de la société de gestion Mirova, qui lui répond, interloqué : "Non, moi je ne doute pas."
Puis de passer aux "vrais sujets" : "C'est quoi votre 'morning routine' ?", lance très sérieusement la militante à François-Henri Pinault, président directeur général du groupe de luxe français Kering, qui s'écroule de rire.
Ces vraies fausses interview réalisée par le collectif en partenariat avec Mirova Forward fait partie d'une plus large campagne appelée "Si j'étais elle". Elle appelle "à une harmonisation des questions et une égalité de traitement afin de permettre d’œuvrer à une véritable égalité des chances", dit le We are SISTA dans un communiqué.
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