POLLUTION - La généralisation des zones à faibles émissions, au cœur du projet de loi Climat en cours d'examen au Sénat, provoque la colère des automobilistes. Si cette mesure est adoptée, 44 agglomérations interdiront leur accès aux véhicules les plus polluants, ce qui concernerait plus de 18 millions de Français.
"Je trouve que ce n'est pas très démocratique, car c'est encore des gens avec des petits revenus qui vont payer la facture", déplore une automobiliste au micro de TF1. Comme elle, ils sont nombreux à être remontés contre le projet de loi Climat et Résilience. Adopté en première lecture à l'Assemblée et en cours d'examen au Sénat, ce projet de loi prévoit l'extension de la création des zones à faibles émissions (ZFE) - déjà en place à Paris, Lyon et Grenoble - à toutes les agglomérations de plus de 150.000 habitants dès 2025. Concrètement, les véhicules étiquetés Crit'air 3, 4, 5 et ceux non classés (tous les véhicules antérieurs à 1997) ne seront plus autorisés à circuler dès 2025, car jugés trop polluants, sous peine d'une amende de 68 euros.
7 voitures sur 10 pourraient bientôt être bannies dans les 45 métropoles françaises qui deviendront, selon le projet de Loi Climat, des Zones à Faibles Émissions (ZFE). pic.twitter.com/jo3U7PXyQf — 40 Millions d'Auto.. (@40MA) June 8, 2021
Pollution de l'air : 40.000 morts par an
Une mesure qui passe mal pour les 18 millions de conducteurs concernés. "Si on ne peut plus se déplacer en voiture, ce serait vraiment un manque de liberté" déclare une automobiliste. "On oblige les gens à changer de voiture alors que finalement, ce serait beaucoup plus écologique de leur permettre d'entretenir très longtemps leurs vieilles voitures", affirme un autre.
Pour Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d'automobilistes, la mesure est carrément incompréhensible : "On va interdire aux automobilistes de circuler alors qu'on les a incités à l'époque par des aides écologiques à acheter justement des véhicules diesel après le Grenelle de l'environnement."
D'abord, pourquoi réduire progressivement la place des véhicules les plus polluants dans nos grandes villes ? Parce que la pollution de l'air provoque 40 000 morts prématurées par an. Cette pollution est liée aux particules d'oxydes d'azote générées à 70% par les voitures. — Ministère de l’Écologie (@Ecologie_Gouv) June 14, 2021
Pour justifier cette mesure qui contraindrait près de sept Français sur dix à changer de voiture, l'État rappelle que chaque année la pollution de l'air, liée aux particules d'oxydes d'azote générées à 70% par les voitures, tue 40.000 personnes. Selon une étude d'AirParif, l’Association de surveillance de la qualité de l'air en Île-de-France, l'interdiction des Crit'air 3 en 2025 permettrait de réduire la pollution de 40% d'ici 4 ans par rapport à 2019 dans la métropole du Grand Paris.
Et pour aider les automobilistes dans leur transition, l'état a mis en place des aides à l'achat, jusqu'à 12.000 euros pour remplacer sa voiture contre un modèle moins polluant. Les foyers les plus modestes peuvent aussi bénéficier d'un micro crédit de 5000 euros.
Valentin Desfontaines, responsable mobilités durables, à l'association de défense de l'environnement, Action Réseau climat propose d'aller plus loin avec un prêt à taux 0, "qui permet aux ménages les plus modestes de contracter un prêt pour éviter d'avancer les frais notamment de la prime à la conversion ou pour acheter un véhicule électrique d'occasion."
Des propositions jugées insuffisantes par Pierre Chasseray. Le représentant des automobilistes est formel, si cette mesure passe, "en 2023, ça va être Gilets jaunes puissance 10 en France."
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