La Gironde est le département qui a connu le plus d'incendies dévastateurs cet été, avec près de 30.000 hectares de forêt détruits.Des milliers de pompiers ont été mobilisés et avec eux des centaines de camions.Ce matériel a beaucoup souffert, au point parfois d'être inutilisable.
Jusqu'à 10.000 sapeurs-pompiers par jour ont été mobilisés par les incendies qui ont ravagé cet été 62.000 hectares de forêt, de la Gironde au Jura en passant par le Finistère et le Maine-et-Loire. Face à ce risque qui pourrait se généraliser, les sapeurs-pompiers réclament plus de moyens. Mais ils sont inquiets : "On a une vraie crainte, c'est que l'été passe et que tout soit oublié", admet Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), à l'avant-veille de leur Congrès national à Nancy.
Un été sans égal en Gironde
Car les hommes ont souffert, mais leur matériel aussi. De nombreux véhicules n’ont d’ailleurs pas résisté, notamment en Gironde où dans ce seul département, le feu a détruit près de 30.000 hectares de forêt. Un été qui n’a pas d’égal, selon le capitaine Etienne Barthélémy, officier logistique du Sdis 33. "On a une trentaine de camions feux de forêt qui sont indisponibles. Beaucoup ont chauffé au contact du feu, avec les rétroviseurs qui ont fondu", explique-t-il dans la vidéo en tête de cet article.
Alors, pour remettre ce matériel en état, dans un immense garage, des travailleurs de l’ombre s'activent. Ici, on priorise les petites pannes pour ne jamais se retrouver à court. "On n'a plus de camions de réserve, ce qui fait qu'on fait une course contre-la-montre systématiquement pour pouvoir remettre des camions disponibles et qu'ils puissent partir sur le terrain", poursuit le capitaine Barthélémy.
1200 euros le pneu
Tous se projettent déjà sur la saison prochaine. L’enjeu, c’est de remettre en état l’ensemble du parc pour mars. Le rythme intense des dernières semaines n’est donc pas prêt de ralentir. "Depuis juillet, on frôle les 300 pneus, là où l'été dernier, on était plutôt autour de 50", admet un mécanicien. Côté budget, il faut compter 1200 euros par pneu. Quant au camion, il coûte 340.000 euros. Pour le Conseil départemental, qui finance les pompiers et leur matériel, il est encore trop tôt pour évaluer le coût de cet été. Mais il y a quelques semaines déjà, son président, Jean-Luc Gleyze, s’avouait préoccupé.
"Il va falloir racler les fonds de tiroir, notamment du département. C'est évidemment une inquiétude pour nous de savoir quelle est la réalité de ce que nous allons devoir payer, en plus de ce qu'est le budget du Sdis aujourd'hui. Et puis se pose aussi la question de l'avenir : est-ce qu'il faudra se doter d'autres moyens ?", s'interroge-t-il.
Pendant ce temps, pour les 40 mécaniciens qui travaillent d'arrache-pied, chaque camion qui sort du garage est une victoire. Il faudrait juste qu’il n’y en ait plus qui rentrent.
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