Changer de nom de famille est aujourd'hui possible, mais la démarche est tellement compliquée qu'elle reste confidentielle. La majorité présidentielle souhaite voter une loi qui la simplifie.
Beaucoup de mères voudraient que leurs enfants portent leur nom pas uniquement celui du père. En cas de séparation, elles doivent sans cesse justifier leur lien de filiation pour prendre l'avion ou inscrire leurs enfants à l'école. Le collectif Porte mon nom se bat contre cette injustice. "C'est sous l'accord du mari, de l'ex-mari, qu'elles peuvent accoler leur nom à l'enfant. Quand on a un conflit, le mari a ce pouvoir de dire 'Non' ", explique Pascal Gatineau.
Un refus fréquent, selon une avocate spécialisée en droit de la famille, qui crée une situation d'inégalité entre les deux parents. "Aujourd'hui, il y a un décalage complet lorsqu'il y a cette séparation parce que ça ne correspond plus au quotidien de l'enfant, et évidemment, à l'égalité qui doit être totale entre les parents dans l'exercice de l'autorité parentale", explique Me Myriam Choukroune, avocate au barreau de Paris.
Le ministre de la Justice s'est emparé du sujet. Une proposition de loi va être présentée à l'Assemblée nationale. Elle devrait faciliter la procédure en cas de désaccord entre les deux parents. "La loi permettra que l'enfant puisse porter, à titre d'usage, le nom de la mère, soit en ne portant que son nom, soit on adjoindra le nom de la mère à celui du père", a déclaré Éric Dupond-Moretti, dans le magazine Elle.
Nous avons recueilli le témoignage de Julien. Il vient tout juste d'avoir 18 ans. Son nom est celui de son père qu'il connaît à peine. Un nom qu'il n'a jamais assumé. "Quand je me présente, je ne me présente que par mon prénom. J'ai l'impression qu'il me manque une part de mon identité", se confie-t-il. Il veut changer de nom, mais il a perdu tout espoir. "Ce sont des démarches qui sont compliquées et qui souvent n'aboutissent à rien. C'est du temps, c'est aussi un investissement personnel", déplore-t-il.
Avec le futur texte, une simple demande en mairie pourrait suffire pour les majeurs. Chaque année, deux mille Français veulent changer de nom. Seul un tiers d'entre eux y parvient.
TF1 | Reportage L. Adda, C. Buisine, O. Stammbach
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