Énergie : une fin d'année sous le signe de la sobriété

VIDÉO - "Hors de question" : ces Français ont dû renoncer à allumer le chauffage

V. F - Reportage vidéo : François-Xavier Ménage et Simon Humblot
Publié le 10 décembre 2022 à 7h00, mis à jour le 10 décembre 2022 à 10h22

Source : JT 20h WE

Face à la flambée des prix de l'énergie, se chauffer est devenu un vrai casse-tête pour de nombreux Français.
Certains ont même dû faire un choix radical en renonçant à allumer leurs convecteurs.

Renoncer à allumer un chauffage électrique pour faire face à la flambée des prix de l'énergie, c'est le difficile choix qu'ont dû faire certaines familles. A l'image de celles rencontrées à Metz (Moselle) par le JT de 20H. Dans la maison de Gulu, mal isolée, la seule source de chaleur est celle du feu de cheminée dans le salon. Cette femme et ses enfants n’ont pas attendu l’envolée du prix du fioul, pour s’interdire d’utiliser la chaudière dans la cave. Trop chère. Son dernier remplissage remonte à 2010. 

"Ça n'a pas duré trois semaines et mon mari a dit : 'c'est hors de question que je mette 500 euros pour du fioul qu'on n'a même pas utilisé trois semaines, je ne vais pas payer un crédit'", explique la mère de famille dans la vidéo en tête de cet article. Exceptionnellement, elle branche un petit radiateur électrique à l’étage, une demi-heure par jour maximum dans la chambre de ses filles. "Je leur dis : 'ouvrez un petit peu le radiateur électrique', mais juste ça, même si 10, 15 minutes, la facture monte", reconnaît-elle. 

Des impayés supérieurs au reste de la France

Dans ce quartier populaire de Metz, Zilie, elle, vit dans le même logement depuis 40 ans sans utiliser le moindre chauffage, pour ne pas exploser son budget.  Alors que l'hiver arrive, elle s'autorise une maigre une solution, en s'achetant pour 2 euros une petite couverture pour se couvrir. "Tout ça, pour éviter de tomber dans les dettes. Ce qui me fait peur, c'est de ne pas pouvoir un jour payer mon loyer, parce que j'ai connu la galère. Maintenant, la vie me fait peur", témoigne-t-elle.

Les factures d’énergie qui dévorent le budget, ce n’est pas nouveau en Moselle. En revanche, l’ampleur des appels au secours et la gravité de la situation, c’est du jamais-vu. "Au niveau des impayés en Moselle, on est sur un montant global de cumul des impayés qui est supérieur au reste de la France. On est autour de 850 euros par ménage qui vient en moyenne au Secours Catholique. Donc, c'est tout ce qu'on n'a pas pu payer jusqu'à présent et on a dépassé les délais accordés. Là, on est sur un cumul d'impayés qui met encore plus en difficulté les familles", analyse Alexis Garnier, délégué Meuse-Moselle au Secours Catholique. 

Dans le petit village de Bettelainville, voici à présent la maison de Michel. Avec ses 250 m², il n’y a pas de chauffage à l’intérieur. "Il fait 7°C", lance-t-il.  L’unique source de chaleur pour toute la maison, c’est un poêle dans la cuisine, alimenté par des bûches, pour un budget annuel minime. "300 euros à peu près, mais il faut compter l'essence pour les tronçonneuses, les chaînes, l'huile", détaille-t-il. Le fruit de ce travail se trouve au fond de son jardin où se cache un énorme monticule de bûches. 

Dans le même temps, pour les personnes les plus précaires, la mairie du village organise des distributions gratuites de bois.


V. F - Reportage vidéo : François-Xavier Ménage et Simon Humblot

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