De plus en plus de communes refusent les cirques avec animaux.Certaines ont pris des arrêtés pour les interdire.Mais en ont-elles le droit ?
Avant même le spectacle, les familles sont déjà là, devant le chapiteau, car si elles se rendent au cirque, c’est pour une bonne raison. "Ça permet aux enfants de voir des animaux qu’ils ne voient pas d’habitude", estime une femme. "On vient voir les clowns forcément, les poneys, les chameaux… Tout ce qui est animaux, ils adorent ça", poursuit une maman.
Ici, pas d’animaux sauvages. Dromadaires, chameaux, lamas... C’est à s’y méprendre, mais ce sont bien des animaux domestiques. Le problème est que pour les mairies, la confusion est récurrente. "C’est ça le problème. C’est qu’il y a beaucoup de communes qui nous refusent. Pourtant, ce sont des animaux domestiques. Il ne faut pas confondre avec les animaux sauvages", affirme Cynthia Combellas, gérante du cirque Rico Zavatta.
Ce cirque a dû essuyer de nombreux refus avant de s’installer à Decazeville (Aveyron). Une situation qui se généralise depuis cinq ans. "Ici, avant, on aurait fait qu’un week-end. Mais comme on a du mal à trouver des villes, on va faire la semaine. Et il suffit qu’il y ait une famille ou deux dans la commune qui vont se plaindre parce qu’il y a un cirque avec des animaux pour que ce soit fini. Les cirques comme nous vont s’éteindre", déplore Alexandre Combellas, directeur du cirque Rico Zavatta.
Des arrêtés illégaux
Certaines communes ont déjà pris des mesures radicales. À quelques kilomètres de Toulouse, Cugnaux (Haute-Garonne) ne tolère plus aucun animal en cirque. Une décision officialisée dans une délibération il y a deux ans. "Notre délibération n’a pas été attaquée et donc on poursuit l’interdiction d’installation de cirques avec animaux sur la commune, et depuis cette délibération, nous n’en avons pas accueilli", déclare Albert Sanchez, maire (SE) de Cugnaux.
Et pourtant, ces arrêtés sont illégaux et se multiplient ces derniers temps, alors que la loi interdisant les animaux sauvages ne prend effet que dans cinq ans. "La règle aujourd’hui, telle qu’elle est, est très simple. Les animaux sont encore autorisés. Ils ne peuvent plus les acquérir mais ils peuvent utiliser ceux qu’ils avaient à la sortie de la loi. En 2028, la question se posera mais pas en 2023", explique Patrick Carballo, directeur général adjoint à la sécurité de la ville de Montauban (Tarn-et-Garonne).
D’ici là, les mairies qui refusent d’accueillir les cirques sans raison valable s’exposent à des poursuites en justice.
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