Confinement évité, couvre-feu décalé... Ces 46 millions de Français qui y gagnent

A.P
Publié le 19 mars 2021 à 18h17

Source : JT 13h Semaine

DISPARITÉS - Au total, 46 millions de Français ne sont pas concernés par les nouvelles consignes sanitaires annoncées jeudi soir. En Gironde, ils mesurent leur chance, avec en plus, le couvre-feu qui est reporté de 18 à 19h.

Installés devant leur poste de télévision ou bien les yeux sur leur téléphone, les Français ont pris connaissance  jeudi soir des nouvelles mesures de restrictions annoncées par le Premier ministre Jean Castex. Si les prises de parole de l’ancien maire de Prades sont devenues habituelles, son dernier discours aura eu l’effet suivant : couper la France en deux. Dans le Nord du pays (exception faite des Alpes-Maritimes), le couperet est tombé : seize départements se retrouvent confinés pour "au moins quatre semaines". La mesure est effective à partir de ce vendredi minuit. Mais pour les 46 millions de citoyens qui circulent dans ce qu’on appelle "la zone verte", le tableau est moins sombre. S’ils évitent la chape de plomb, ils ne retiennent qu’une seule annonce : le couvre-feu reporté de 18 à 19 h sur tout le territoire.

De quoi rendre le sourire aux Girondins épargnés par le troisième confinement. Il faut dire que le taux d’incidence est relativement bas dans le département avec 157 nouveaux cas par semaine sur 100.000 habitants au 18 mars, contre plus de 400 en Ile-de-France. Et les habitants mesurent leur chance. "Je suis contente d’habiter dans la campagne. On est mieux ici que là-bas", sourit une jeune femme en train de charger des cagettes de fruits et légumes au marché de Saint-Aubin. Dans ce département d’1,2 million d’habitants, le premier confinement est resté gravé dans toutes les mémoires. Il y a pile un an, tout le territoire était mis sous cloche d’une façon très stricte, suivi quelques mois plus tard par une nouvelle mise à l’arrêt du pays. "On a déjà donné et je plains ceux qui vont être confinés. Je leur souhaite bon courage", affirme un passant, le regard attristé. 

Sans vaccination massive "on ne peut pas être optimiste"

Masque sur le visage et gel hydroalcoolique dans la poche, les clients qui circulent entre les étals du marché ne crient pas victoire. S’ils échappent aux nouvelles mesures de restrictions, l’épidémie du Covid-19 attisée par ses variants est toujours présente. "Tant que très peu de gens sont vaccinés, on ne peut pas être optimiste", affirme une femme d’une cinquantaine d’années, protégée du froid par un anorak couleur framboise. 

Alors que le gouvernement souhaite miser sur la vaccination pour éradiquer le virus, le compte n’y est toujours pas. Au total, environ 5,75 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 8,6% de la population totale) et 2,4 millions ont reçu les deux doses nécessaires (3,6 % de la population). Des chiffres bien loin de l’objectif tracé par le gouvernement qui promettait "10 millions de vaccinations" d’ici le 15 avril.

On ne peut pas se plaindre
Une passante bordelaise

Quinze kilomètres plus loin, les Bordelais se réjouissent d’avoir gagné une heure de plus le soir. Avec le couvre-feu décalé à 19h dans toute la France, les passants entrevoient une maigre avancée vers un retour à la vie normale. "On gratte un peu. On n’est pas confinés donc on ne peut pas trop se plaindre pour l’instant", admet une jeune femme, chignon sur la tête. Soixante minutes de plus qui ont leur importance, car beaucoup vont profiter de ce laps de temps pour remplir leur frigo – une chose que certains sont obligés de faire sur leur pause déjeuner. "En télétravail, on perd un peu le fil de la journée. C’est souvent la course pour aller se chercher à dîner", témoigne un jeune homme. 

Alors que les Franciliens et leurs voisins craignent d’étouffer, les Bordelais ont le sentiment de connaître un moment de répit dans cette crise sanitaire qui a contracté nos emplois du temps. "Nous on vient d’Alsace, on est passé par des moments difficiles. On est bien content maintenant d’avoir une petite bouffée d’oxygène", estime des grands-parents venus en renfort aider leur enfant. Du côté des commerçants, l’enthousiasme est moins marqué : "C’est une bonne nouvelle, mais sur le moyen terme il faut voir si c’est plutôt efficace. Peut-être que cela va nous aider le week-end", conclut Sandy Herbert, gérante d’une boutique de chaussures. Réponse dans les prochaines semaines. 

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