Quatrième vague : jeunes, non-vaccinés, femmes enceintes... Quel est le profil des patients hospitalisés ?

ALG
Publié le 30 juillet 2021 à 7h05

Source : JT 13h Semaine

CONSTAT - Alors que le chiffre des hospitalisations poursuit sa hausse entamée il y a quelques jours, avec 7.208 patients mercredi, la pression hospitalière est marquée par une tendance assez nette. Elle concerne la moyenne d'âge et le statut vaccinal des patients.

Près de 1.000 patients malades d'une forme grave du Covid-19 étaient traités mercredi dans les services de soins critiques, tandis que le chiffre des hospitalisations atteignait 7.208 patients mercredi, selon les dernières données sanitaires qui attestent par ailleurs d'une flambée des contaminations. 

La hausse, entamée il y a quelques jours seulement, est plus marquée lorsqu'on observe les données sur une semaine complète. En 7 jours, on dénombre ainsi 2.511 hospitalisations, dont 511 admissions en soins critiques, contre respectivement 1.554 hospitalisations et 298 admissions en réanimation au cours de la semaine précédente. 

Cette progression est aussi nette que la tendance qui caractérise la pression hospitalière de cette quatrième vague : pour la première fois, les moyennes d'âge des patients hospitalisés passent sous la barre des 60 ans.

Plus jeunes

La courbe des hospitalisations parle en effet d'elle-même, avec une hausse particulièrement marquée chez les 40-59 ans. Aussi, de Paris à Strasbourg, en passant par Marseille, des spécialistes témoignent de l'arrivée en insuffisance cardiaque à l'hôpital de patients de 30, 40 ou 50 ans qui se sentaient suffisamment à l'abri. "La moyenne d'âge des patients hospitalisés pour les hommes est de 54 ans et les patients en réanimation sont également plus jeunes, entre 40 et 60 ans, avec des extrêmes à 21 ans", témoigne notamment pour LCI le professeur Marc Léone, chef du service d'anesthésie-réanimation à l'hôpital Nord de Marseille.

Même constat au CHRU de Strasbourg où les patients hospitalisés présentent, par rapport aux vagues précédentes, une moyenne d'âge moins élevée. "C'est cohérent avec les chiffres de l'épidémie, la tranche 20-30 ans est celle qui présente le plus fort taux d'incidence", souligne le professeur Nicolas Lefebvre, chef du service d'infectiologie. "Pour citer deux exemples, ces derniers jours nous avons hospitalisé deux personnes, âgées de 30 et 40 ans".

"C'est choquant de voir des gens proches de notre âge descendre en réanimation, c'était quasiment jamais arrivé", complète Florie-Anne Hofmans, 23 ans, infirmière en infectiologie. "Le grand public imagine qu'une fois sorti de réanimation, le patient est sauvé, mais c'est beaucoup de rééducation. On a des malades qui reviennent, des personnes qui étaient complètement autonomes et qui ne peuvent plus se laver seules, ni même tenir leur téléphone."

Non vaccinés

À titre de comparaison, les patients de moins de 40 ans, qui représentaient 3,5 % des patients hospitalisés au mois de mars dernier, pèsent désormais 6,5% avec un point commun : ils ne sont pas vaccinés.  "Le Covid revient à l'hôpital avec des formes qu'on n'avait plus vues depuis plusieurs semaines", témoignait à ce sujet dimanche sur LCI Eric Revue, chef de service des urgences à l'hôpital Lariboisière à Paris, précisant que "la plupart des patients qui viennent n'étaient pas vaccinés" et sont plus jeunes que lors des vagues précédentes. "La plupart nous disent : j'attendais encore, je voulais avoir un peu plus de recul", précise ce jeudi sur LCI Edouard Obadia, médecin réanimateur à l'hôpital de Quincy-sous-Sénart. Et de poursuivre : "il ne faut pas attendre, on sait que quand on n'est pas vaccinés on peut faire des formes graves".  

C'est d'ailleurs ce statut vaccinal qui explique avant tout le rajeunissement des malades, car plus les Français sont âgés, plus ils sont protégés. Pour rappel, au-dessus de 60 ans, ils sont plus de 75 % à avoir reçu leurs deux doses, contre moins de 50% dans ce cas chez les moins de 40 ans.

Femmes enceintes

"On n'a jamais vu encore, ou extrêmement rarement, des patients qui reviennent en réanimation avec une forme grave de la maladie alors qu'ils ont eu leur schéma vaccinal complet. Ceux-là, on ne les voit pas en réanimation", résume Edouard Obadia. "Quand ils font la maladie, parce qu'on peut la refaire, elle est bénigne", ajoute-t-il. Notons que le surpoids et l'hypertension artérielle sont aussi des facteurs de risque que l'on retrouve chez ces patients non vaccinés actuellement hospitalisés. 

Mais outre le rajeunissement des patients, une dernière catégorie de patients semble davantage sortir du lot que lors des précédentes vagues : les femmes enceintes. Au CHU de Toulouse, c'est le cas de deux patientes Covid-19 sur sept actuellement accueillis en réanimation. "C'est vraiment sur un petit échantillon, mais on a l'impression qu'on en voit davantage", expliquait mardi Béatrice Riu, cheffe du service de réanimation polyvalente à l’Hôpital Purpan de Toulouse, sur Franceinfo. Cette dernière a rappelé la recommandation, qui est désormais de se faire vacciner dès le premier trimestre de grossesse, alors qu'elle était au deuxième trimestre auparavant, comme l'a indiqué Olivier Véran cette semaine. Cette recommandation a évolué, car aucun risque n'a été observé à ce jour chez les femmes enceintes ayant reçu les injections. 


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