TROUBLES - En Guadeloupe, la mobilisation contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale s'amplifie. Plusieurs incidents ont été signalés dans la nuit de jeudi à vendredi. Le gouvernement hausse le ton en annonçant l'envoi de 200 policiers et gendarmes
En Guadeloupe, la mobilisation contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants et des pompiers contre le Covid-19 continue à prendre de l'ampleur. Plusieurs axes de l'île sont ainsi bloqués par des barrages de palettes et de voitures brûlées. Aux abords du CHU, un barrage de pneus a été érigé dès 6h du matin ce vendredi (11h à Paris).
Si la route est depuis débloquée, les seules véhicules autorisés à entrer du côté de l'établissement de santé sont les ambulances. De plus, un pompier, transportant des pneus vers un barrage enflammé, a été interpellé et présenté à un juge avant d'être placé sous contrôle judiciaire, a indiqué à l'AFP le procureur de la République, Patrick Desjardin.
Cette violence ne peut être ni tolérée ni acceptée
Alexandre Rochatte, préfet de Guadeloupe
Selon des informations du service police justice de TF1-LCI, des blocages ont été organisés dans la nuit à Pointe-à-Pitre et des magasins auraient été pillés. Un rond-point entier a également été bloqué et est occupé afin de protester contre les mesures sanitaires. "On marche, on ne nous entend pas. On écrit, on ne nous entend pas. On veut un dialogue, on veut qu'on nous reçoive, on veut qu'on respecte notre choix", expose un représentant dans le reportage de TF1 en tête de cet article.
Des groupes de personnes dont on ne connait pas l'appartenance, participeraient à l'amplification de ce climat de tensions. Dans la nuit de jeudi à vendredi, "j'ai entendu des bruits. Je connais l'ambiance qu'il y a actuellement, j'ai tout de suite pensé 'ils sont venus faire un coup'. Ils ont tiré la voiture, ils l'ont mise au milieu de la route pour bloquer et ils y ont foutu le feu", relate un habitant qui a souhaité rester anonyme.
Ce climat a été condamné par le préfet de Guadeloupe, Alexandre Rochatte. "Cette violence ne peut être ni tolérée ni acceptée et doit même être condamnée par tous", a-t-il déclaré jeudi soir dans un communiqué, avertissant que "les auteurs des violences continueront à être interpellés et poursuivis." Ce vendredi, le gouvernement est à son tour monté au créneau en annonçant l'envoi de 200 policiers et gendarmes sur place, des renforts attendus "dans les prochains jours".
Face à ces blocages, un peu partout sur l'île, les Guadeloupéens sont obligés de se frayer un chemin par eux-mêmes, débloquant les barrages à la force de leurs bras. "L'essence est super chère et on est obligé de tourner en rond comme des abrutis. Si on en veut au gouvernement, il faut s'en prendre au gouvernement, pas aux pauvres imbéciles comme nous qui galérons toute la journée", s'énerve un automobiliste.
"On ne peut plus accéder nulle part", constate également un passant, tandis qu'un autre assure : "Je suis obligé de tout mettre à distance, je suis dans l'informatique et il y a des rendez-vous que je ne peux pas honorer ou que je dois repousser". Pour autant, le climat de tensions ne semble pas prêt de se calmer, les grévistes ne souhaitant pas abandonner ni le mouvement, ni leurs revendications.
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