CRISE SANITAIRE - 300 personnes se sont réunies ce mardi après-midi sur les quais de Saône à Lyon pour une fête improvisée, suscitant l'indignation des riverains et des soignants. Une enquête a été ouverte pour trouver les organisateurs.
"On va continuer à être confinés au moins un an" à cause d'eux, "c'est inadmissible", "on a affaire à des imbéciles"... Voilà ce qu'on pouvait entendre ce mercredi matin dans les rues du centre-ville de Lyon, pendant que les agents de la ville terminaient de nettoyer les canettes et sacs plastiques sur les berges de la Saône.
Des riverains exaspérées au lendemain d'une fête improvisée qui a réuni plus de 300 personnes, la plupart sans masques sur les berges mardi après-midi.
Ébahis par la scène, des passants se sont arrêtés pour faire des vidéos, comme cette jeune femme qui n'hésite pas à montrer ses images à l'équipe de TF1 dans le reportage en tête de cet article. "Ça, c'est le début, avec un DJ je suppose, vu le son que ça faisait". Un autre riverain affirme avoir lui aussi assisté à la scène : "il y avait énormément de monde, ça chantait, dansait, il y avait même des gens qui sautaient dans la Saône."
Un événement qui désespère ceux qui continuent de respecter les mesures de restrictions sanitaires. "Les taux d'incidence ont augmenté chez les 10-19 ans, donc ils sont là, on a à faire avec des imbéciles", lâche un vieil homme excédé. "On va continuer à être confinés au moins un an du fait que personne ne respecte. C'est inadmissible", fustige un homme à la sortie d'un tabac du centre-ville. "Je vois ma fille qui habite à Londres, ce n'est pas le même comportement", souligne une autre.
Les soignants exaspérés
D'autres se montrent plus compréhensifs, affichant leur lassitude face aux restrictions sanitaires. "On est un peu comme en prison", regrette un riverain, alors qu'un autre affirme "comprendre les personnes qui ont envie de retrouver une vie sociale". Une troisième n'a pas peur d'avouer qu'elle aussi "aurait peut-être fait partie de la fête si elle était passée par là."
Mais ce sont surtout les soignants qui affichent leur exaspération, alors que les taux d'incidence continuent de grimper dans le département. Selon Santé publique France, le taux d'incidence était de 454 pour le département et 463 pour la Métropole sur la semaine du 18 au 24 mars.
"On est révoltés quand même, on ne sait pas ce qu'il va se passer dans 15 jours : 200, 300 personnes qui vont rentrer chez elles avec potentiellement des virus qui circulent", lance Jean-Christophe Richard, le chef du service réanimation de l'hôpital de la Croix-Rousse, expliquant recevoir des patients de plus en plus jeunes.
Ayant repéré l'événement, la police a fait le choix de ne pas intervenir pour éviter un mouvement de foule au bord du fleuve, mais le parquet de Lyon a lancé, mardi soir, une enquête pour organisation d'un rassemblement de plus de 6 personnes, violation du couvre-feu et consommation d'alcool sur la voie publique. Les policiers sont en train d'éplucher les images de vidéos surveillance et les réseaux sociaux pour tenter de retrouver les organisateurs.
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