DÉCRYPTAGE- Pour se protéger, notamment face aux variants plus contagieux, de plus en plus de Français abandonnent le masque chirurgical pour un FFP2, moins confortable mais plus efficace. Les ventes ont été multipliées par dix dans les officines ces dernières semaines.
Théoriquement réservés aux soignants, les masques FFP2, plus haut de gamme, ont pour but de protéger les personnes qui les portent lors de situations particulièrement à risques. Mais devant la hausse des contaminations et la menace d'un nouveau confinement, les Français sont de plus en plus nombreux à s'équiper avec ces modèles. En forme de bec de canard, ce sont les plus filtrants, puisqu'ils bloquent 94% des aérosols, les particules les plus fines.
Depuis un décret du 28 janvier, seuls les masques chirurgicaux ou les modèles dotés de systèmes encore plus filtrants, comme les FFP2 ou les FFP3, sont considérés comme des protections suffisantes. Les autorités sanitaires veulent inciter les Français à porter des masques plus filtrants, notamment en raison de l'apparition de nouveaux variants plus contagieux que le coronavirus classique. Résultat, les ventes s'envolent dans les officines ces dernières semaines.
Si chacun porte un masque chirurgical, c’est suffisant
Camille Lefranc, pharmacienne à Paris
Ce mercredi matin, à la pharmacie "Lafayette", dans le 16e arrondissement à Paris, bon nombre de clients sont venus pour s'approvisionner. "Je suis en télétravail, mais mes enfants vont au lycée en métro. Je préfère qu’ils portent un masque FFP2", explique une mère de famille venue acheter une boîte. "On se sent davantage protégé qu'avec un masque chirurgical", abonde un autre client. Mais si ce modèle est plus protecteur, son usage au quotidien n'est pas toujours utile.
"À partir du moment où on est dans un espace où on peut respecter une distance d’un mètre entre les personnes, si chacun porte un masque chirurgical, c’est suffisant", explique Camille Lefranc, de la pharmacie "Lafayette". D'autant qu'il est vendu un euro l’unité, soit dix fois plus cher qu’un masque chirurgical.
Une ruée qui fait craindre un risque de pénurie
Cet afflux de demandes a aussi une conséquence : la hausse des prix sur Internet. Actuellement, la boîte de vingt masques FFP2 est vendue 37 euros, c’est quasiment deux fois plus cher qu’en pharmacie.
Pour le docteur Renaud Nadjahi, président de l’Union régionale des pharmaciens d’Île-de-France, cette ruée fait aussi courir le risque d’une pénurie. "Si on en manque, on va mettre en danger les professionnels qui en auront besoin pour soigner", met en garde le professionnel de santé. Mais ce scénario est écarté par le gouvernement et aucune interdiction de vente en pharmacie n’est envisagée pour l'heure.
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