VIDÉO - Stades et salles de spectacle : les incohérences des jauges pointées du doigt

par La rédaction de TF1info | Reportage vidéo C. Abel, L. Delsol, A. Ponsar
Publié le 10 janvier 2022 à 10h42

Source : JT 20h WE

COVID-19 – Depuis début janvier, des jauges sont imposées aux professionnels du divertissement, qui doivent accueillir au maximum 2000 personnes en intérieur et 5000 en extérieur. Mais certains dénoncent l’incohérence de ces mesures, qui ne tiennent pas compte de la taille des structures.

Les jauges permettent-elles vraiment de respecter les distanciations sociales ? Vendredi soir, le théâtre du Casino de Paris a fait le plein. Respectant la jauge de 2000 personnes, 1500 spectateurs se sont pressés dans la salle. Épaules contre épaules, ils étaient très loin des règles de distanciation.

"Tant que je peux, tant que je suis dans les clous, je vais continuer à tourner. On va continuer à proposer des spectacles. On va continuer à faire notre métier. Mon urgence, c'est de conserver mon équipe, les compétences et de rester ouvert le plus longtemps possible", affirme Frédéric Jérôme, directeur du Casino de Paris et des Folies Bergères, dans la vidéo du 20H de TF1 en tête de cet article. Cette situation n'a pas non plus effrayé les spectateurs. "Je ne vois pas dans quelle mesure, c'est risqué. Tout le monde a son pass sanitaire et on est tracé", abonde l'un d'eux.

Des jauges aux dépens des mesures de distanciation

Car dans un petit théâtre comme au Zénith, la jauge est la même. 2000 personnes maximum sont autorisées, aux dépens donc des mesures de distance. Une situation incohérente qui se retrouve également en extérieur, où la règle est fixée à 5000 personnes maximum. 

Cette règle, trop générale, est parfois interprétée jusqu’à l’absurde. Mardi soir à Lens, les supporters se sont tous agglutinées dans une même tribune du stade Bollaert-Delelis. L’image n’a pas plu à la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, qui n’a pas manqué de réagir en écrivant au président de la FFF. "Je vous saurai gré de veiller à ce que la mise en œuvre de ces jauges dans les enceintes sportives s'accompagne du respect d'une distanciation physique entre les spectateurs", a-t-elle appuyé.

Un message bien reçu à Metz. Dimanche après-midi, les 5000 spectateurs ont été dispersés dans les quatre tribunes que compte l'enceinte. Pour la directrice du club, Hélène Schrub, interviewée par TF1 la veille, il s'agissait d'une question de bon sens et de santé publique.

"Nous n’avons vendu au maximum que 50% des sièges de chaque secteur de manière à ce que les gens puissent se distancier naturellement. Certes, on aurait pu mettre 5000 personnes derrière un but, ça nous aurait même faciliter la vie en termes d’organisation", explique-t-elle.

Car le respect des règles coûte cher. Devant mobiliser toujours autant de stadiers pour accueillir les spectateurs alors que ceux-ci sont beaucoup moins nombreux, le club devrait perdre 90% de sa recette. Pour que tout le monde s’en sorte, les dirigeants de stade et de grandes salles de spectacle demandent au gouvernement que les jauges soient proportionnelles à la capacité d'accueil. D'autant plus si cette mesure est reconduite après le 24 janvier, date pour le moment de fin des jauges.


La rédaction de TF1info | Reportage vidéo C. Abel, L. Delsol, A. Ponsar

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