Port du masque : des règles de plus en plus difficiles à comprendre

M.G
Publié le 23 septembre 2021 à 15h25

Source : JT 20h Semaine

DÉCRYPTAGE - Le gouvernement a annoncé mercredi un allégement des restrictions sanitaires dans les départements les moins touchés par l'épidémie de Covid-19. De nouvelles mesures qui ne vont pas contribuer à clarifier les règles sur le port du masque...

Un nouveau pas vers un retour à la normale ? Face à l'embellie sur le plan sanitaire, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a annoncé mercredi que les restrictions sanitaires allaient être édulcorées dans les départements les moins touchés par l'épidémie. 41 départements de l'Hexagone, dont le taux d'incidence se stabilise en dessous de 50 cas de Covid-19 pour 100.000 habitants, sont pour l'instant concernés par ces nouvelles annonces. 

Dans ces derniers, l'obligation du port du masque à l'école primaire va être levée à partir du 4 octobre. Les activités sportives vont également pouvoir reprendre dans des conditions normales. 

Mais certains experts pointent un manque de cohérence dans ces décisions. Les contaminations sont en effet actuellement plus nombreuses chez les enfants. En Haute-Marne par exemple, le taux d’incidence est de 47 pour toute la population, mais de 175 chez les 0-9 ans. Et cette tranche d’âge n’a pas accès au vaccin, ce qui fait craindre la fin du masque à l'école à certains médecins. 

"Qui va être contaminés ? Les enfants dans les écoles. Bien sûr, ce n’est pas très grave pour eux, mais ils vont contaminer les personnes autour d’eux, potentiellement plus fragiles", souligne auprès de TF1, dans la vidéo en tête de cet article, l'épidémiologiste Catherine Hill. "C'est un peu paradoxal de libérer en premier ceux qui ne sont pas vaccinés", a abondé sur LCI Frédéric Lapostolle, professeur de médecine d'urgence à l'hôpital Avicenne (Bobigny). "Mais la question de la vaccination des enfants va arriver sur la table"

"La prudence s'impose"

Ces mesures sont parfois d'autant moins comprises qu'aucun allègement n'a été annoncé pour les entreprises, quand bien même le personnel serait vacciné. La réponse du gouvernement tient en deux parties. D'une part, il est impossible pour l’employeur de contrôler les vaccins ou les résultats de tests. D'autre part, la prudence reste de mise face à une possible nouvelle vague épidémique. "La prudence s'impose", a rappelé Gabriel Attal. 

"On avait observé la même accalmie fin septembre 2020, avant un coup de froid qui avait déclenché la deuxième vague en France et dans les pays voisins", a de son côté rappelé dans Le Parisien Arnaud Fontanet, professeur à l'Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique. "On s'attend donc à un redémarrage de l'épidémie à l'automne. D'abord, parce que les conditions climatiques s'y prêteront, mais aussi parce qu'il reste un réservoir de non vaccinés assez nombreux pour occasionner une poussée épidémique et mettre en tension l'hôpital", ajoute-t-il. 

Enfin, il n'y a pas d'évolution concernant le port du masque dans les endroits soumis au pass sanitaire. En principe, partout en France, l'application de ce mécanisme dispense de l'obligation de se masquer. Mais, dans les faits, c’est à l’échelle locale que les préfets décident. Dans l’Oise par exemple, le masque n'a été rendu facultatif que lundi dernier dans tous les lieux soumis au pass sanitaire. 


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