"Je suis tombée accro" : les femmes désormais plus nombreuses à jouer aux jeux vidéo

Léa LUCAS avec TF1
Publié le 11 mai 2021 à 17h03, mis à jour le 12 mai 2021 à 14h34

Source : JT 13h WE

TÉMOIGNAGES - La part de femmes parmi les adeptes de jeux vidéo atteint désormais 51%, selon le dernier bilan annuel du syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs. De nouvelles joueuses nous racontent comment la crise sanitaire et les confinements les ont poussées à prendre les manettes.

C’est une première dans l’univers des jeux vidéo. Alors que la féminisation des joueurs de jeux vidéo progressait depuis quelques années en France, elle a franchi un cap symbolique en 2020. Sur près de 36 millions de joueurs "au moins occasionnels", 51% sont désormais des femmes, d’après le bilan annuel du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (Sell). 

400.000 nouvelles gameuses

Selon le Sell, 400.000 nouvelles gameuses ont en effet été enregistrées depuis le début de la pandémie. Les confinements répétés les ont poussées à découvrir ces aventures vidéoludiques pour tuer le temps. Très vite, "je suis tombée accro", reconnaît Cécile, une jeune maman privée d’emploi dans la restauration, dans le reportage de TF1 en tête d’article. Une addiction qu’elle assouvit désormais sans son fils, jusqu’à dix heures par semaine. "Je me permets d’aller sur des îles paradisiaques. Au moins là, je n'ai pas besoin de passeport vaccinal", plaisante-t-elle. 

D'autres ont appris à se servir d’une manette pour garder un lien social avec leur entourage."Pendant le premier confinement, je jouais avec des amis qui vivaient loin de chez moi", nous confie Camille. Pour l'étudiante de 22 ans, recluse chez elle, c'était également un bon moyen de se défouler. "C’était mon exutoire, comme le sport pour certains", lance-t-elle. Sans que cela ne soit lié à ses yeux à une quelconque violence : "Les mentalités autour des jeux vidéo évoluent. Les réseaux sociaux ont participé à les démocratiser. Ils ne sont pas tous violents. Il y en a pour tous les goûts grâce à une grande diversité de jeux", affirme la joueuse.  

Ainsi, la féminisation de cet univers n'étonne guère Manon, chargée de communication de 24 ans, elle aussi nouvelle "gameuse". "Les femmes se rendent compte que c'est un monde aussi fait pour elles, même si des choses doivent s’améliorer. Les personnages féminins sont encore trop sexualisés", regrette-t-elle toutefois. 

Cet essor sans précédent est dû "principalement aux jeux sur smartphones", explique Guillaume Meyer, directeur d'études chez Ipsos, en charge de la partie sociologique du bilan du Sell. "Les femmes représentent 55% du public des jeux mobiles, alors qu'elles sont encore minoritaires sur les jeux pour consoles et les ordinateurs, à environ 46%". Si la balance globale penche du côté des femmes, c'est ainsi parce que le téléphone est aujourd'hui le premier support des jeux vidéo, utilisé par 18 millions de Français, devant les consoles (16 millions) et les PC (15 millions). Cette tendance à la féminisation de l’univers des jeux vidéo devrait donc gagner en puissance sur l’ensemble des supports dans les années à venir. 

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