Certains producteurs de lait renoncent au label bio.Ces dernières années, leurs coûts de production ont fortement augmenté.À tel point que nombre d'éleveurs reviennent à la fabrication de lait classique.
Surprise au rayon lait. Depuis plusieurs semaines, une partie des productions bio est vendue comme du lait traditionnel. Pourtant, pour une même marque, le prix de pack de lait bio est plus cher de trois euros. "Moi, je ne suis pas pour le bio, je suis pour l’équitable", témoigne une femme dans un supermarché interrogée par TF1. "C’est trop cher et je n’y pense pas", poursuit une autre.
Le lait bio ne se vend plus, ce qui entraîne une surproduction. Les industriels, eux, assument ce choix, car le secteur est en crise. "Les productions de lait bio par les agriculteurs ont augmenté et les ventes ont chuté de 10%, donc on a beaucoup plus de lait sur le marché et c’est ça qui nous amène à déclasser à peu près 40%. Déclasser, ça veut dire acheter le lait au producteur au prix du bio et le revendre sur le marché au prix du conventionnel", explique Christophe Piednoël, porte-parole de Lactalis.
Des coûts de production qui ont augmenté
Les éleveurs bio sont également victimes d’un milieu en difficulté. Adrien Lechartier a vu ses coûts de production augmenter ces dernières années. Il a été soutenu par les industriels qui lui achètent son lait bio, mais les aides européennes qu’il percevait ont été divisées par deux. L’an dernier, il n’a gagné que 5000 euros. "Là, on est en train de dégoûter tout le monde du métier de paysan. C’est un super métier mais on devrait tous mériter un salaire pour le travail qui est effectué", peste-t-il.
Pour les producteurs bio, il est difficile de tenir et certains ont décidé de revenir à la production de lait classique. Yohann Pesquerel a quitté la filière bio car elle ne lui permettait plus d’agrandir son exploitation. "Le bio allait m’empêcher de pérenniser mon élevage parce que j’ai amélioré mes conditions de travail, j’ai un salarié qui a rejoint l’exploitation depuis, ce qui me permettait moi de me dégager du temps, aussi bien pour ma famille que pour mes responsabilités", déclare-t-il.
Si les ventes de lait bio ne s’améliorent pas, les cessations d’activité pourraient s’accélérer. L’an dernier, le manque à gagner de la filière du lait bio est estimé à 60 millions d’euros.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info