VIDÉO - Crise du logement : ces Français contraints de vivre dans un mobil-home

TF1info | Reportage vidéo Paul Géli, Philippe Fontalba
Publié le 4 octobre 2022 à 9h18

Source : TF1 Info

Près de 100.000 Français vivent à l'année au camping dans un mobil-home.
Venue des États-Unis, et d'abord adoptée par des retraités, cette pratique se développe.
Mais le statut de ces logements rend précaire la vie de leurs occupants.

Karen et sa fille Kalista se sont fait leur petit cocon, que l'on peut découvrir dans le reportage du 20H de TF1 ci-dessus, dans un mobil-home installé dans le Var. Agent d'entretien avec 800 euros de salaire, la jeune mère de famille ne pouvait pas envisager d'acheter une maison ou un appartement. Les 600 euros de loyer du mobil-home pèsent déjà très lourd dans son budget. Le délai d'attente pour un logement social était trop long, trois ans en moyenne en France, et Karen considère son mobil-home comme une planche de salut. "Un renouveau, une renaissance", souffle-t-elle.

Une pratique qui s'est généralisée à toutes les catégories

Comme elle, ils sont plus de 100.000 à vivre au camping, dans toute la France. Dans celui où vivent Karen et Kalista, c'est le cas de plus de la moitié des clients. "D'abord ce n'était que des retraités", explique le propriétaire des lieux, "après ça a été des familles avec des enfants". Un phénomène "récent, qui remonte à 4 ou 5 ans", selon Christian Michel. Des années pendant lesquelles les prix de l'immobilier se sont envolés.

Moins cher qu'une maison en dur

André et Bénédicte, rencontrés par notre équipe, avaient cherché en vain une maison pendant deux ans. La coiffeuse et l'ancien cheminot ont finalement décidé d'acheter un bungalow haut-de-gamme et le terrain sur lequel il est implanté : 200.000 euros pour pouvoir enfin s'installer, une somme avec laquelle ils n'auraient "même pas eu la moitié d'un appartement", selon André. 

Situations ubuesques

En réalité, il est interdit par la loi d'avoir un camping pour domicile principal, sauf si celui-ci a le statut de "parc résidentiel de loisirs". Ce qui génère des situations ubuesques : les locataires permanents des campings sont obligés de quitter les lieux une fois par an. C'est le cas d'une résidente d'un camping du Muy (Var), pourtant propriétaire de son mobil-home, obligée de se loger ailleurs pendant deux mois chaque année. 

Elle éprouve un sentiment de précarité renforcé par d'autres contraintes. Les résidents permanents des campings sont en effet soumis aux mêmes règles que les autres touristes, comme les horaires de fermeture du site, ou le paiement de la taxe de séjour. "Ils sont chez eux... tout en étant chez moi", résume le propriétaire du camping du Muy. Et la pression sur ce type de locataires s'accroît : les places vacantes sont devenues très rares, et il est beaucoup plus rentable de louer à des touristes sur des courts séjours.


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