À 66 ans, Daniel Boulud, le plus américain des chefs français, a récemment été désigné "meilleur restaurateur du monde".Exilé aux Etats-Unis depuis les années 80, il y a bâti un véritable empire au fil des années."Sept à Huit" se penche sur la recette de son succès.
Son nom et son visage ne vous parlent peut-être pas autant que ceux d'Alain Ducasse, Guy Savoy ou Pierre Gagnaire. Pourtant, Daniel Boulud compte lui aussi parmi les plus grands chefs français. Depuis peu, il est même le meilleur aux yeux de 184 de ses pairs, originaires de 25 pays, qui l'ont ainsi désigné en décembre dernier.
Mais cette star des fourneaux n'a pas de restaurant dans l'Hexagone, puisque c'est aux Etats-Unis qu'il a fait l'essentiel de sa carrière, jusqu'à y devenir une icône. Retour sur l'itinéraire hors normes de ce chef au cœur français, mais au sens du business très américain.
1.000 employés
Originaire de Saint-Pierre-de-Chandieu, près de Lyon, Daniel Boulud a grandi dans une ferme au sein d'une famille de maraichers. Fâché avec l'école, il a entrepris dès l'âge de 14 ans un apprentissage chez de grandes toques, telles que Paul Bocuse, Roger Vergé ou Michel Guérard. C'est en 1983, alors âgés de 27 ans, qu'il s'est envolé pour New York, près de Wall Street, où il n'a pas tardé à devenir une coqueluche des médias.
Désormais à la tête de 1.000 employés et 12 restaurants, dont un Relais & Châteaux dans le Massachusetts, le plus américain des chef lyonnais a bâti un véritable empire de la gastronomie outre-Atlantique au cours de ces quarante dernières années. Il ne s'est d'ailleurs pas arrêté là puisqu'il possède désormais également cinq autres établissements à travers le monde, dont un à Montréal, un à Singapour, un à Dubaï et un autre aux Bahamas, mais aussi une chaine de gastronomie rapide et des produits vendus en ligne.
"Il faut marquer des buts"
La fortune personnelle du chef, presque aussi star que certains de ces convives, est aujourd'hui estimée à 15 millions d'euros. "C'est comme dans le sport, vous payez un athlète beaucoup, il faut qu'il marque des buts", plaisante-t-il. Ce qui séduit les New-Yorkais en l'occurrence : une cuisine 3 étoiles Michelin jusqu'en 2014, deux désormais, et une cuisine d'inspiration lyonnaise revisitée avec des touches modernes et révélée par des denrées rares.
Et pour accompagner ces plats d'exception, les clients peuvent compter sur des nectars qui le sont tout autant. C'est en effet près de Central Park dans le restaurant historique du chef, qui porte son prénom, que se trouve la plus grande cave de New York avec pas moins de 15.000 bouteilles datant parfois des années 40, estimées au total à près de deux millions d'euros. Pour choyer certains clients, même si ceux-ci doivent y mettre le prix, l'équipe du "Daniel" propose en outre des expériences exclusives comme un diner privé en huit services dans le bureau privé du chef : un privilège facturé 2.200 euros la soirée.
Mais Daniel Boulud n'est pas seulement le chouchou des stars américaines, il est aussi coprésident de City Meals, une organisation de charité qui distribue chaque jour 20.000 repas à des personnes sans abri et des personnes âgées. Régulièrement, c'est d'ailleurs lui qui livre en personne dans le Bronx ou à Harlem. Pas étonnant que l'effigie de celui qu'on surnomme DB orne même les murs du métro à New York, où son portrait a été immortalisé en mosaïque par un artiste brésilien.
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