Les rats sont de plus en plus visibles, que ce soit dans les rues ou les parcs.À Paris, ils seraient six millions selon les scientifiques, deux fois plus que le nombre d’habitants.Les autorités sanitaires alertent sur les dangers d’une telle prolifération.
"C'est dégoutant !" Ils sont partout et se faufilent dans les moindres recoins. Dans le métro, dans les parcs, dans les rues ou encore dans les maisons, difficile pour les Français de s’en débarrasser. Ces dernières années, les rats seraient même de plus en plus nombreux. Rien qu’à Paris, selon les scientifiques, les rongeurs seraient plus de six millions. Soit deux fois plus que le nombre d’habitants.
"Quand vous voyez des rats dans la journée, c'est qu'il y en a trop", s’indigne sans détours Jeanne Brugere Picoux, membre de l’académie de médecine et experte en zoonose. Les services sanitaires ne cessent d’alerter sur les dangers de cette augmentation de rats.
Une prolifération si importante que même les passants se mettent à lutter contre eux. Dans le 17e arrondissement à Paris, Jacques, un simple citoyen, s'est donné pour mission de chasser les rats. Durant deux heures, il va les traquer sur une aire de jeux. Pour cela, il utilise de la glace carbonique qui asphyxie les rats. "Là, j'enfonce la glace carbonique bien au fond du terrier et je rebouche. Si le rat sent le danger, il va sortir par une autre sortie." Sur cet espace, il va repérer par moins d'une vingtaine de terriers.
Paris-Marseille : même combat
Ce n'est pas la seule ville concernée. Marseille est, elle aussi, envahie. La raison, les fréquentes grèves d'éboueurs dans la cité Phocéenne. Les ordures s'entassent et donc les rats pullulent. Pierre Soum est dératiseur professionnel. C’est la deuxième fois dans la même journée qu’il se rend dans une maison. "On constate ici la présence de déjection, là, il y en a sur le tapis, là, il y en a suffisamment pour à peu près deux à trois individus."
En moyenne, il réalise trois dératisations sur une journée. Mais ces derniers temps, les appels se multiplient. "Chaque année, il y a environs une intervention de rongeurs de plus par jour." Des rats jusque dans les murs des logements, au contact des habitants.
Les spécialistes s’inquiètent
Un récent rapport de l'académie de médecine rappelle que le rat peut être porteur de maladies comme la fièvre hémorragique, l'hépatite E ou plus grave la leptospirose qui dans 5% des cas est mortelle. Les urines du rat peuvent contaminer l’environnement, souligne Jeanne Brugere Picoux. "Le rat est le principal réservoir mondial de la leptospirose, maladie redoutable pour les personnes exposées professionnellement (égoutiers)", détaille le rapport. Face à cette prolifération, pas de remède miracle, mais du bon sens : limiter au maximum les déchets sur la voie publique, les spécialistes préconisent aussi un ramassage des ordures avant la nuit.
Mais l’Académie de Médecine veut aussi apporter ses recommandations pour lutter contre cette surpopulation de rats d’égout dans les grandes villes, comme Paris et Marseille. Selon elle, les mairies doivent promouvoir "un plan de propreté urbaine, rigoureux et pérenne, pour supprimer les déchets alimentaires accessibles aux rongeurs". Ils doivent également entreprendre d’importantes campagnes de dératisation dans les habitations.