VIDÉO - Document TF1 : immersion à bord du Suffren, le nouveau sous-marin d'attaque français

V. Fauroux | Reportage TF1 E. Lefevre et F. Mignard
Publié le 10 décembre 2021 à 9h59

Source : TF1 Info

EXCLUSIF - Le nouveau sous-marin nucléaire d'attaque français, le Suffren, sera mis en service dans les prochains mois. Pour la toute première fois, une équipe de TF1 à pu monter à bord pendant quatre jours.

C'est un mastodonte d'acier de 99 mètres de long qui émerge des flots. Alors que le Suffren, en phase d'essais, sillonne la mer depuis déjà un mois, une équipe de TF1 a pu exceptionnellement partager, durant quatre jours, la vie hors norme des marins qui officient dans les entrailles du premier sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) de nouvelle génération.

La plongée se fait par étapes, montre le reportage en tête de cet article, diffusé ce jeudi soir au 20H de TF1. Mais interdiction de donner la profondeur, car cette donnée est classée "secret défense", comme tant d'autres à bord. Soudain, le bruit du sonar donne le top départ d'un exercice pour tester le fonctionnement et l'endurance de ce modèle de submersible bardé de technologies et d'armement dernier cri. Sous les ordres du Pacha, le capitaine de frégate Antoine Richebé, commandant du bateau, le sous-marin doit se battre seul contre quatre bateaux militaires, sans être détecté. 

"Ce qu'on est en train de faire, personne ne l'a jamais fait et en plus on va y arriver. Allez, c'est parti", lance-t-il à l'attention de l'équipage, comme pour mieux le motiver. "C'est intéressant de tester plusieurs capacités du Suffren, les capacités de détection, de manœuvrabilité, de déploiement de forces spéciales, de mise en œuvre d'armements complexes et nouveaux", détaille-t-il.

65 marins dans 85 m² habitable

Côté armement, justement, ce sous-marin en compte deux fois plus que ses prédécesseurs : des torpilles pour détruire des bateaux et des missiles pour frapper des cibles sur terre. Parmi les autres nouveaux équipements à tester, il y a également un sas permettant de déployer plusieurs nageurs de combat en pleine mer. "Le sous-marin s'approche de la côte et déploie ses commandos qui vont faire une mission à terre ou en mer. Une fois le travail terminé, le sous-marin vient les récupérer, les embarque avant de repartir vers la haute mer. Ni vu, ni connu. C'est un peu notre devise", explique le commandant. 

Autre personnage clé à bord, Gérald, capitaine de corvette. Il est le responsable du bon fonctionnement du bateau et de ses innombrables machines, dont le réacteur nucléaire. Dans ce cœur névralgique se cache derrière chaque porte une mini-usine indispensable pour produire de l'énergie, de l'eau potable, ou encore recycler l'air du bateau. Concernant le lieu de vie, 65 marins cohabitent dans seulement 85 m² habitables, c'est-à-dire pas plus d'1 m² par personne, répartis sur les trois niveaux de ce sous-marin. Un mode auquel le major Patrick s'est habitué. En vingt-cinq ans de carrière à bord de sous-marins, son intimité se réduit à une simple couchette. "On ne s'en rend même pas compte en fait, car une fois qu'on est dedans, c'est notre petit chez nous", dit-il.

Quelques centimètres plus loin, Antonin écrit à sa femme, un mail autorisé par semaine rédigé avec soin. "C'est plus compliqué pour la personne qui reste à terre que pour celle qui part en mer. Je n'ai pas de soucis extérieurs, de plomberie, d'électricité, c'est elle sui subit tout et qui gère tout. Ce sont des femmes d'exception et elles méritent bien qu'on passe un peu de temps pour leur écrire et leur souhaiter tout le courage qu'on peut", confie-t-il. Mais aucun détail sur la mission ne doit filtrer : tout est relu par le commandement, qui filtre aussi les mauvaises nouvelles venant de leur famille. 

Pour préserver également le moral des troupes, la nourriture est un sujet sérieux. L'équipage peut passer jusqu'à 75 jours d'affilée sous l'eau grâce à des réserves deux fois plus importantes qu'avant. "On part avec deux semaines de vivres à peu près en frais", avance le chef. Au menu ce jour-là : tarte au munster en entrée et tiramisu au Nutella pour finir. "On se fait plaisir pour garder le moral, c'est important à bord", s'amuse-t-il. 

Et ce n'est pas un mythe, c'est à bord des sous-marins que l'on mange le mieux dans l'armée. "Le cuistot, c'est super important, c'est ce qui nous permet de durer trois au quatre mois, donc s'il n'est pas bon, en général, on fait tout pour ne pas le garder", ironise un officier. 


V. Fauroux | Reportage TF1 E. Lefevre et F. Mignard

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