Le 13H

"Infernal" : à Nantes, les riverains de l'aéroport plus que jamais exaspérés par les nuisances sonores

par S.J | Reportage Nicolas Hesse, Xavier Baumel
Publié le 30 janvier 2023 à 16h03, mis à jour le 30 janvier 2023 à 16h10
JT Perso

Source : JT 13h Semaine

Des habitants de Nantes, qui vivent à quelques mètres de l'aéroport, sont exaspérés par le bruit des avions.
Des nuisances qui augmentent à mesure de la progression du trafic aérien.
Depuis l'abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes, la fréquence de passage a nettement augmenté et rendu le quotidien très compliqué.

Le bruit est tel qu'il coupe inévitablement la conversation en cours : un Airbus vient de décoller de l'aéroport de Nantes, et il survole évidemment sans aucune discrétion la maison de Marie-Françoise. Elle vit à seulement 100m du tarmac, et depuis plusieurs mois, elle constate avec impuissance l'intensification du trafic aérien. "Les avions sont pénibles, surtout quand ils se succèdent. Il faut pouvoir les supporter", déplore-t-elle. 

À quelques mètres de sa porte d'entrée, son voisin, lui, ne supporte plus cette situation. "Au bout de 23 ans, vous ne les comptez plus. C'est surtout l'été que c'est infernal, je parle uniquement du bruit et des avions", explique le quinquagénaire. 

C'est à perte ! Personne ne va acheter une maison avec l'aéroport, avec le nombre croissant de passagers... Moi, je suis en colère

Un riverain de l'aéroport de Nantes

Pour les plus exposés, l'État propose de racheter les maisons avec une majoration de 20%. Sur la cinquantaine de constructions concernées, sept d'entre elles ont déjà été vendues. Mais cela ne concerne que les logements achetés entre 2010 et 2018. Propriétaire depuis 2004, Renaud ne peut y prétendre. "C'est à perte ! Personne ne va acheter une maison avec l'aéroport, avec le nombre croissant de passagers... Moi, je suis en colère, je suis très en colère, mais qu'est-ce qu'il me reste ?", s'agace le riverain. 

Un peu plus loin, Gérard a changé toutes les fenêtres de son habitation. Sa maison est située sous l'axe d'atterrissage des avions. De plus, le tramway passe devant chez lui. Il a bénéficié d'une aide de 80% pour financer l'isolation phonique. "Avant, quand un avion passait, on loupait 30 secondes de film. C'est vrai que là, c'est un plus", s'amuse-t-il. Un coup de pouce de l'État qui lui a coûté 6000 euros une fois les aides déduites. Une mesure qui existe depuis 2005, accordée aux habitants particulièrement touchés par le bruit autour des 12 plus grands aéroports français. Vous pouvez consulter la liste exhaustive en cliquant sur ce lien.

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Mais si son rez-de-chaussée est bien insonorisé, ce n'est pas le cas à l'étage. "Il faut enlever le plafond, tout le placo qui est là", énumère-t-il. Ce retraité n'a pas pu faire toutes les modifications nécessaires. Comme plusieurs habitants de sa commune, il regrette de ne pas avoir eu d'aides supplémentaires pour bien se protéger du bruit. "Un professionnel est venu, je lui ai dit que ce n'était pas la peine de chiffrer. Parce que quand il m'a dit qu'il y en avait pour une semaine de travail, c'était trop onéreux", détaille-t-il. 

Selon la préfecture de Loire-Atlantique, depuis la mise en place d'un couvre-feu à l'aéroport, les vols de nuit ont été divisés par six sur l'agglomération nantaise. 100 000 personnes sont concernées par les survols d'avions. 


S.J | Reportage Nicolas Hesse, Xavier Baumel

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