Le président accueille ce mercredi à l'Élysée la 6e Conférence Nationale du Handicap.Une rencontre boycottée par un collectif d'associations.En effet, Collectif Handicaps reproche à l'exécutif son "manque apparent d'ambition".
Une conférence en partie boycottée. Emmanuel Macron préside ce mercredi la 6e Conférence Nationale du Handicap (CNH), lors de laquelle le président devrait annoncer "70 mesures fortes", selon l'Élysée. Instaurées par la loi de 2005 et organisées tous les trois ans, les CNH donnent le cap des politiques publiques du handicap.
27 membres du gouvernement, dont la Première ministre Elisabeth Borne, des élus, les collectivités locales, administrations, associations, entreprises, syndicats seront présents. Regrettant un "manque de concertation", le Collectif Handicaps boycotte la conférence.
Quatre thématiques au menu
Au programme de cette conférence, quatre thématiques : "l'accessibilité universelle" (pour tous les lieux et tous les handicaps), "l'acte 2 de l'école et l'université inclusives", la "mobilisation pour le plein emploi", la "simplification des parcours pour l'accès aux droits et à l'offre médico-sociale", indique-t-on à l'Élysée. L'entourage du président promet des "annonces fortes", avec "une implication immédiate sur les trois années à venir" sur la vie des 12 millions de Français concernés par le handicap et 8 millions d'aidants. Ces 70 mesures "ont vocation à être déployées immédiatement".
Prévue entre 14H et 17H, la conférence comprendra des tables rondes et sera clôturée par une allocution du président de la République. Les annonces pourraient notamment concerner l'accessibilité dans la vie quotidienne.
Une conférence boycottée par 52 associations
Le Collectif Handicaps, qui réunit 52 associations, a critiqué l'organisation de cette conférence pour son "manque de concertation" et son "manque apparent d'ambition". Du côté de l'Élysée, on répond que l'événement a été préparé pendant six mois, au fil d'une quarantaine de réunions, avec 500 intervenants.
Le Collectif a décidé de boycotter la conférence, après avoir demandé en vain son report ou le droit de "pouvoir interpeller directement le chef de l'État" pendant la CNH, a expliqué son président Arnaud de Broca, faisant état d'un "mécontentement général" des associations. Le Collectif réclame "une politique volontariste avec une programmation budgétaire pluriannuelle qui permette de mettre en œuvre l'accès effectif des personnes handicapées à leurs droits : droit d'avoir une éducation, un emploi, de se déplacer, de faire ses achats, d'être soigné, etc", explique son coordinateur Stéphane Lenoir.
Certains des membres de Collectif Handicaps, comme APF France Handicap (Handicaps moteurs) ou la Fnath (accidentés de la vie), participeront toutefois à des tables rondes. Mais beaucoup n'iront pas, précise le Collectif.
Corriger les manquements
Pour Collectif Handicaps, cette CNH doit être l'occasion de corriger les manquements soulignés par le Conseil de l'Europe, dans un rapport publié mi-avril. Le Comité européen des droits sociaux (CEDS) a reproché à la France de ne pas remédier efficacement aux problèmes liés à l'inclusion des enfants et adolescents handicapés dans les écoles ainsi qu'aux difficultés des personnes handicapées à accéder aux services de santé.
De son côté, APF France Handicap a lancé une semaine de mobilisation pour "interpeller" les pouvoirs publics. En effet, actuellement, la moitié seulement des établissements recevant du public (ERP) sont engagés dans une démarche de mise en accessibilité. Les personnes handicapées ne pourront également pas profiter des Jeux olympiques, faute de trouver des hôtels adaptés ou de se déplacer en transports collectifs : 3% des 309 stations de métro parisiennes sont accessibles aux handicapés, relève APF dans un communiqué.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info