REPORTAGE - Depuis plus d’une semaine, des barrages s’élèvent sur les routes de la Guadeloupe, qui vit au rythme du mouvement social. Les pompiers sont mobilisés sur les départs de feu, mais nombre d’entre eux participent également au mouvement de grève.
Depuis le début de la crise qui secoue la Guadeloupe, en proie à un mouvement social parti d'une contestation contre les restrictions sanitaires, les pompiers sont de plus en plus sollicités pour des feux, souvent d’origine criminelle. Nombre d’entre eux sont également grévistes, mais ils continuent tout de même à assurer les interventions d’urgence dans un climat tendu. Après plus d’une semaine d’émeutes et de violences, les mobilisations s'étant étendues à des revendications politiques et sociales, notamment contre la vie chère.
"Dans la zone urbaine, nos interventions de jour et singulièrement de nuit sont sécurisées par les forces de l’ordre", explique dans le reportage du 20H de TF1 en tête d’article le capitaine Bruno Edom, du centre de secours des Abymes au centre de l’île. "Parce que l’on doit malheureusement essuyer des caillassages." Les forces de l'ordre avaient quant à elles été visées par des tirs par arme à feu au cours des dernières nuits.
Réunion lundi entre le ministre et des syndicats
La contestation gagne aussi les rangs des sapeurs-pompiers eux-mêmes. Dans cette caserne, 80% du personnel est en grève : tout en assurant les départs d’urgence, ils protestent contre l’obligation vaccinale. L’entrée du centre est même devenu un point de ralliement pour les manifestants ce week-end.
"On demande juste que l’on respecte nos valeurs, nos droits, notre liberté de choisir", lance un soldat du feu. "Après, ceux qui veulent faire le choix de la vaccination, qu’ils le fassent." L’obligation vaccinale des pompiers a été repoussée à la fin de l’année, mais l’annonce est loin de satisfaire les grévistes. "On veut son annulation, et on ne va pas arrêter de se mobiliser tant que ça ne sera pas réglé", affirme le lieutenant de la caserne Gabriel Gustave.
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Les pompiers attendent beaucoup des discussions avec le ministre des Outre-Mer Sébastien Lecornu, arrivé sur l’île ce dimanche 28 novembre. Il repartira mercredi, après un détour par la Martinique, également secouée par des mobilisations. Des échanges sont prévus lundi avec "des élus locaux, des acteurs économiques et des syndicats" a indiqué le ministère, sans plus de précisions.
"Dans les deux territoires de Martinique et de Guadeloupe, un retour notable au calme a eu lieu dans la nuit du samedi au dimanche grâce au travail sans relâche des forces de l’ordre", s'est-il par ailleurs félicité.