Il y a une semaine, le président des Restos du Cœur, Patrice Douret, lançait un appel à l'aide sur TF1 pour alerter sur les difficultés financières de son association.L'afflux de dons qui a suivi peut-il réellement changer la donner ?François-Xavier Ménage et Olivier Cresta ont mené l'enquête pour le 20H.
Depuis une semaine et l'appel aux dons lancé par leur président, rien n'a vraiment changé dans les centres des Restos du Coeur. Dans celui des Hauts-de-Seine que visite notre équipe dans le reportage ci-dessus, le rayon fruits et légumes est presque vide : "On a perdu entre 30% et 35% de distribution en quantité pour chaque famille", explique Michel Rogelet, responsable - Centre des Restos du Cœur Malakoff (Hauts-de-Seine).
Il y a une semaine, le président des Restos du Cœur Patrice Douret était venu sur le plateau du 13H de TF1 pour lancer un appel à l'aide. Avec un nombre de bénéficiaires en forte hausse, et moins de dons, l'association pourrait ne plus pouvoir assurer sa mission. Les Restos du Cœur des Hauts-de-Seine, par exemple, annoncent un déficit budgétaire 2023 de 350.000 euros.
Des coûts de fonctionnement supplémentaires
"On a des coûts de fonctionnement qui n'existaient pas avant, et qui impactent le budget du département", explique Jacques Latil, président des Restos du Cœur des Hauts-de-Seine. Confirmation à Argenteuil, où se trouve un immense entrepôt : 4.000 m² pour stocker les denrées alimentaires de l'association, distribuées ensuite dans toutes les antennes du coin. Le loyer annuel est de 300.000 euros. Un montant auquel il faut ajouter la main d'œuvre.
Autre source de dépenses : les camions frigorifiques pour respecter la chaîne du froid. "Le camion coûte environ 50.000 euros et on ne peut pas faire sans", affirme Pascal Van Hove, bénévole dans l'entrepôt.
Des entreprises moins généreuses
Ces derniers mois, les entreprises et particuliers sont moins généreux en raison de l'inflation. Résultat : les Restos du Cœur doivent acheter plus de produits par leurs propres moyens. Notre équipe s'est également rendue dans un centre de banlieue parisienne qui accueille beaucoup d'enfants, et achète ainsi davantage de produits d'hygiène : "Le prix des couches a augmenté sur les huit derniers mois entre 30% et 40%. Il faut imaginer, au niveau national, la quantité et le volume financier que cela représente", pointe Fabrice Gourhan, bénévole aux Restos du Cœur de Seine-et-Marne.
Au lendemain du cri d’alerte du président de l’association, le patron de LVMH Bernard Arnault avait annoncé un soutien de 10 millions d’euros. Le gouvernement et les enseignes de grande distribution ont également annoncé leur participation. Mais l'association craint que la vague de générosité des derniers jours ne soit qu'un pansement. Elle réclame à l'État non pas des aides d'urgence, mais davantage d'aides durables.
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