VICTIMES - Il y a deux ans, jour pour jour, une explosion due à une fuite de gaz sous une boulangerie de la rue de Trévise à Paris faisait quatre morts, 66 blessés, et des centaines de sinistrés. Une partie d'entre eux se sont retrouvées ce mardi face à l'immeuble éventré pour réclamer des indemnisations qui tardent à venir.
Cela faisait un an qu'ils n'étaient pas revenus sur les lieux du drame. L'ancienne directrice et deux employés de l'hôtel Mercure de la rue de Trévise à Paris sont en pèlerinage ce mardi 12 janvier. Il y a deux ans, jour pour jour, une très forte explosion provoquée par une fuite de gaz les a marqué à jamais. Elle avait soufflé cette rue du IXe arrondissement, tuant quatre personnes dont deux pompiers, en blessant 66 autres et laissant quelque 400 sinistrés.
On peut vous donner des antidépresseurs, mais on ne fait que camoufler, on n'enlève pas cette douleur que l'on a.
Linda Zaourar, l'ancienne directrice de l'hôtel Mercure
Amor Ben taziri, était réceptionniste. Il a perdu l'usage de son bras et de son œil gauche lors de la déflagration. "J'ai du mal en fait à sortir tout seul. Je suis obligé d'être accompagné par quelqu'un à chaque fois. J'ai perdu ma santé dans cet hôtel", raconte-t-il. Ameroche Tahir-Kaci, son collègue, était lui employé de maintenance. Lors du drame, il est blessé à l'abdomen, une plaie béante de 50 centimètres. "Deux ans après, comme je n'ai plus de ceinture abdominale, je ne peux pratiquement plus rien faire, no porter, ni soulever. je suis toujours en accident de travail. Chaque matin, le moral a du mal à venir", dit-il.
Pour ces rescapés, chaque jour est un combat. Deux ans après, ils n'ont toujours pas reçu la moindre indemnisation et leurs blessures sont profondes. "On peut vous donner des antidépresseurs, mais on ne fait que camoufler, on n'enlève pas cette douleur que l'on a", explique Linda Zaourar, l'ancienne directrice de l'hôtel Mercure.
200 personnes privées de logement
Sur la dizaine d'immeubles que compte la rue, trois sont toujours inhabitables, soit 200 personnes privées de logement. Tous ont dû trouver eux-mêmes une solution d'hébergement. À l'image de Dominique Paris, la présidente de l'association de victimes "Trévise Ensemble". L'appartement qu'elle occupait avec son mari est inaccessible et dans le hall de l'immeuble, leurs affaires n'ont toujours pas été débarrassées.
Il faut dire que les travaux sont au point mort, bloqués par une enquête en suspens. "Tant qu'on n'a pas de responsable, ils n'acceptent pas effectivement que l'on commence à reconstruire, et dans ce cas on en a pour dix ans", s'insurge-t-elle, soulignant que depuis la mise en examen en septembre 2020 de la mairie de Paris et du syndic de copropriété de l'immeuble pour "homicides et blessures involontaires", le "soufflé" était "retombé".
Pour Jonas Haddad, avocat de "Trévise Ensemble" et de l'association VRET (Victimes Rescapés Explosion Trévise), "vient maintenant le combat judiciaire". "Certains protagonistes essaient de faire traîner la procédure en réclamant des expertises et des contre-expertises", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Il a dénoncé "le double discours" de la mairie de Paris, indiquant que la maire, Anne Hidalgo, avait envoyé un courrier au Premier ministre Jean Castex pour lui demander de légiférer afin de créer un fonds national d'indemnisation, une procédure qui enverrait "dans les limbes la possibilité d'une indemnisation rapide".
Selon l'avocat, d'autres solutions seraient plus rapides, telles que la mise en place d'un "accord-cadre", d'un groupement d'intérêt économique ou encore la création d'une association ad hoc, ce qui permettrait d'avancer les sommes dans l'attente de la clôture de l'enquête pénale, encore lointaine. Contactée par l'AFP, l'avocate de la mairie de Paris, Me Sabrina Goldman, a estimé que la création d'un fonds national était "la manière la plus adaptée pour répondre à la demande légitime des victimes d'être indemnisées demain".
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