SÉCURITÉ - Face à la recrudescence des agressions verbales ou physiques envers les édiles de France, certains élus font appel à des agents formés par le GIGN pour apaiser une situation tendue.
Face à une rangée d'hommes agacés, une maire tente de garder son calme. Quelques minutes plus tard, la pression redescend et tout le monde regagne sa place. Il s'agissait d'un exercice pratique encadré par des négociateurs spécialement formés par le GIGN. " Vous avez eu un dialogue avec un ton posé, pas un mot plus haut que l'autre", félicite l'un des agents présents sur place.
À travers cette formation, les édiles, parfois confrontés à des gens agressifs, apprennent à désamorcer une situation de tension en trouvant les bons mots ou en adoptant le bon réflexe. "Il s'agit de se mettre à la place de l'autre, sans nécessairement adhérer à ses propos. Si on ne fait pas cet effort-là, on ne pourra pas comprendre la situation, ni son raisonnement", explique un négociateur. La session dure environ deux heures, associant théorie et mises en pratique.
Selon les maires et leurs adjoints, il y aurait une inflation des violences à leur encontre - encouragées par les tensions liées à la crise sanitaire. Les chiffres leur donnent raison. On recense pour les six premiers mois de l'année 2020, 233 incivilités envers les maires. À titre de comparaison, 198 élus avait été agressés en 2019 à la même période. L'un des derniers exemples en date ? La semaine dernière, la voiture d'un édile en Moselle a été brûlée par un administré. En janvier, le maire de Lasalle (Gard) était giflé par un militant anti-masque.
Certains ont eu très peur à l'instar de Norbert Samama, maire du Pouliguen (Loire-Atlantique) : "J'ai fait l'objet de menace physique et de menace verbale. J'étais à un centimètre du visage de la personne, on sentait à tout moment que les choses pouvaient se passer extrêmement mal", raconte l'élu. Norbert Samama pense que le chantier est immense. À tel point qu'il a créé un observatoire des incivilités envers les maires.
Apprendre les bons réflexes
Dans une salle de formation, une dizaine de maires écoutent les instructions des agents formés par le GIGN. Karine Paviza, maire de Geneston (Loire-Atlantique) vient tout juste de rejoindre son siège. L'édile a décidé de fermer la cantine pour un cas de Covid-19 à l'école et elle craint une réaction agressive de la part des parents d'élèves. À ses côtés, autour de la table, les élus se plaignent d'avoir été victimes de plusieurs incivilités allant de la grossièreté à l'agressivité.
Souvent, les maires peinent à se positionner pendant une dispute. Selon eux, il n'est pas simple de conserver leur rôle lors d'une altercation. "Grace à cette formation, il y a vraiment des phrases que je vais utiliser", raconte Sandra Impériale, maire de Bouguenais (Loire-Atlantique). "Tout à l'heure, nous avons travaillé sur un cas concret. Ils m'ont expliqué que j'aurais dû inviter la personne à s'asseoir. Aussi, il aurait fallu que je me rapproche d'elle en la regardant dans les yeux". Son début de mandat a été houleux, la maire connaissant en moyenne deux incivilités par mois dans la ville de l'agglomération nantaise - dernièrement, un graffiti l'insultant de fasciste.
Des agressions qui peuvent être violentes, d'autant que les élus ne sont pas préparés. "Nos formations ne sont pas adaptées", estime Maurice Perrion, président de l'association des maires de France de Loire-Atlantique. "Lorsqu'on est élu, on est généraliste, on n'est pas confrontés à ce genre de problème dans la réalité". Certains élus gardent aussi en tête la mort de Jean-Mathieu Michel, le maire de Signes (Var), renversé par une camionnette alors qu'il s'opposait à un dépôt de gravats sauvages le 5 août 2019.
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