La réforme des retraites promulguée, la colère ne faiblit pas

VIDÉO - Forces de l'ordre : des manifestations complexes à gérer

par La rédaction de TF1info | Reportage : Florian Litzler, Lucas Prevost, Pauline Lefrancois
Publié le 25 mars 2023 à 11h50
JT Perso

Source : JT 20h WE

Les manifestations sont très compliquées à gérer pour les policiers et gendarmes.
Les forces de l'ordre font face à militants radicaux, mais aussi à des manifestants pacifiques.
Leur recours à la force a été qualifié d'"excessif" par le Conseil de l'Europe.

Les gendarmes mobiles et les CRS sont très sollicités depuis les premières manifestations contre la réforme des retraites. Déployés le matin devant le dépôt de carburant de Fos-sur-Mer, des CRS peuvent ensuite être envoyés pour encadrer une manifestation à Marseille jusqu'à tard le soir. Un rythme extrême, qui commence à peser. "On a des journées très longues", témoigne le CRS Patrice Martin dans le reportage de TF1 en tête de cet article. "Hier par exemple, on a travaillé près de 14 heures, il y a des compagnies qui ont travaillé plus de 20 heures sur certaines vacations", "c'est éprouvant moralement et physiquement".

Black blocs et manifestants pacifiques

Les interventions sont plus nombreuses, et aussi plus risquées. Lors des manifestations à Paris le 23 mars, quatorze policiers ou gendarmes ont été envoyés à l'hôpital. La mission première des forces de l'ordre est d'encadrer et de protéger les manifestants. Mais ils font aussi régulièrement face à des bandes de casseurs, qui se placent devant le cortège et forment ce que l'on appelle des black blocs. Les interventions se poursuivent d'ailleurs même après la dispersion officielle des manifestations, lorsque de petits groupes de jeunes se forment, et donnent beaucoup de fil à retordre aux services de sécurité. 

Ce n'est pas leur métier de base (...), le maintien de l'ordre nécessite des techniques spécifiques

Mathieu Zagrodzki, chercheur en science politique

Les effectifs étant sous tension maximale, les autorités déploient des renforts. Or ceux-ci sont des policiers, moins formés au maintien de l'ordre que les CRS ou les gendarmes. "Ce n'est pas leur métier de base", nous explique le chercheur spécialisé Mathieu Zagrodzki, "leur métier de base, c'est la police du quotidien, la patrouille, la recherche du flagrant délit... Or le maintien de l'ordre nécessite des techniques spécifiques". Ces unités moins formées sont accusées de violences policières plus souvent que les autres. Des vidéos en montrent ainsi certains membres frappant des manifestants à terre sans chercher à les arrêter, lors des manifestations de jeudi. 

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La Commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe s'est alarmée ce vendredi d'un "usage excessif de la force" lors du mouvement contre la réforme des retraites, appelant la France à respecter le droit de manifester. De son côté, la police des polices (IGPN), a déjà ouvert onze enquêtes pour des accusations de violences policières.


La rédaction de TF1info | Reportage : Florian Litzler, Lucas Prevost, Pauline Lefrancois

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