MANIFESTATION - 27.900 manifestants se sont mobilisés à travers la France, selon l'Intérieur, pour ce 23e samedi du mouvement des Gilets jaunes. A Paris, où ils appelaient à lancer un deuxième "ultimatum" au gouvernement, l'après-midi a été émaillée de plusieurs moments de tensions.
Les manifestants promettaient de venir de façon "non pacifique". La promesse a été tenue. Vélos, scooters, voitures et mobiliers urbains ont été brûlés. Quelques magasins ont été saccagés. Des scènes de destruction qui sont cependant restées contenues sur la place de la République, à Paris. Récit de ce "23e acte" des Gilets jaunes qui a eu lieu samedi 20 avril.
Mobilier urbain brûlé et magasins pillés
Ils étaient plus nombreux que la semaine dernière pour le deuxième "ultimatum" lancé au gouvernement sur Facebook. Réunis au départ de Bercy, dans le sud-est de la capitale, sous un grand soleil, quelques 9000 Gilets jaunes ont battu le pavé ce samedi à Paris selon le ministère de l’Intérieur (ils étaient 5000 samedi 13). Lancés en direction de la place de la République, c’est d’abord sur la place de la Bastille que les premières échauffourées ont éclaté. Quelques manifestants ont brûlé des barrières, des feux de circulation ont été cassés et quelques tentatives de monter des barricades ont rapidement été avortées.
Alors que quelques uns saccageaient du mobilier urbain en se rendant sur la place de la République, des brasseries fermaient en urgence. Certains Gilets jaunes ont tenté de les aider, en rangeant les étales pour éviter les casses. Plus loin un magasin Franprix a lui aussi évité la catastrophe. Alors que des individus tentaient de piller les rayons de cette supérette restée ouverte, un salarié s’est interposé, parvenant à faire fuir les voleurs.
Mais la boutique Go Sport n’aura pas eu la même chance. Située sur la place de la République, elle a été pillée par une vingtaine de personnes, majoritairement cagoulées, casquées et habillées en noir. Un geste salué par des acclamations par la foule qui récupérait des articles de sport. Un magasin de meubles et une banque ont également été pris pour cible. Vers 15h la tension était devenue palpable. De quoi pousser la préfecture de police à demander sur Twitter aux manifestants de se désolidariser de "groupes violents constitués dans le cortège à proximité de la place de la République".
Des groupes violents se sont constitués dans le cortège à proximité de la place de la République, désolidarisez vous de ces groupes, laissez les forces de l'ordre et de secours intervenir. pic.twitter.com/zl9mcgukHi — Préfecture de police (@prefpolice) 20 avril 2019
227 personnes interpellées
Les autorités ne se sont pas contentées d’un tweet. Informé de l’éventualité de tels débordements, l’Intérieur avait anticipé que "les casseurs" seraient "à nouveau au rendez-vous". C’est pourquoi près de 60.000 policiers et gendarmes étaient déployés dans le pays, dont 5000 uniquement dans la capitale. Résultat : les forces de l’ordre ont procédé à 244 interpellations dans Paris, parfois dans la cohue, et parfois violemment, comme en témoignent plusieurs journalistes. De plus, ce sont pas moins de 20.500 contrôles préventifs qui ont eu lieu selon la préfecture. Ce qui explique, entre autres, pourquoi, et ce malgré les inquiétudes des autorités, les affrontements et dégradations ont été sans commune mesure avec ceux du premier "ultimatum" qui avait eu lieu le samedi 16 mars, sur les Champs-Elysées.
Les heurts ont toutefois duré plusieurs heures dans la capitale, faisant des blessés. Dans les rangs des forces de l’ordre, l’Intérieur estime que 14 personnes ont été prises pour cible. Quant aux victimes dans le cortège, impossible de savoir. Mais plusieurs journalistes partagent sur Twitter leurs stigmates, tout comme l’une des figures du mouvement, Ramous, qui s’est filmé en "live" sur Facebook le visage ensanglanté. C’est aussi sur le réseau social au "F" bleu que Priscillia Ludosky, autre personnalité historique de la contestation, a partagé son altercation avec un CRS qui l’aurait "poussée" et "gazée dans l’œil".
Un long face-à-face entre policiers et manifestants qui a provoqué une séquence inédite. Des Gilets jaunes ont lancé des slogans hostiles envers les policiers présents, criant notamment : "Suicidez-vous ! Suicidez-vous !". Une référence à la vague de suicides qui traverse actuellement le milieu, et qui a indigné la classe politique. Ce n’est finalement qu’à 19h que le calme est retombé, la place de la République. En tout, ce sont 220 personnes qui ont été placées en garde à vue dans la capitale, dont six mineurs, selon le parquet.
Malgré les nombreux heurts, la place Beauvau a tenu à saluer le "travail" des forces de l’ordre et leur "professionnalisme". Dans un communiqué, Christophe Castaner a ainsi estimé qu’ils avaient permis de "protéger les biens et les personnes". Une vision qui n’est pas entièrement partagée par la mairie de Paris. Et même critiquée par le premier adjoint au maire. Auprès de l’AFP, Emmanuel Grégoire a dénoncé des dégâts "très importants" et dénonce un dispositif de sécurité "pas satisfaisant". Un argument repris par l'adjointe à la Sécurité. Colombe Brossel écrit ainsi, sur Twitter : "Comment ce cortège, et ces violences, ont-ils pu se retrouver dans les petites rues des quartiers populaires entre Bastille et République ?"
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