VIDÉO - Grève du 19 janvier contre la réforme des retraites : comment la mobilisation se prépare à Lille

Tout le monde sur le pont. À l’approche du jour J, le local de la CFDT se transforme en fourmilière. Il y a un peu de pression aussi. D’autant que Véronique, Sandrine ou Murielle n’ont pas trop l’habitude de descendre dans la rue. "On ne va pas appeler à la manifestation tous les quatre jeudis mais quand on le fait, on y va et on se mobilise", sourit Véronique. Les téléphones chauffent, la mobilisation prend forme. Et malgré le froid du Nord, la température monte peu à peu. 

Les syndicalistes se préparent, mais que va faire le reste des salariés ? "Je n’irai pas manifester parce que je suis pour ce projet de réforme", indique un homme rencontré par le 20H de TF1. "J’irai manifester avec grand plaisir, sachant que j’ai 60 ans bientôt, à quelques mois de la retraite, mais il faut se battre aussi pour nos jeunes, pour la globalité des Français et des Françaises", poursuit un autre. Parmi ceux qui comptent manifester, on trouve beaucoup de fonctionnaires ou de salariés de grands groupes. 

Dans l’entreprise ERTP qui fabrique des pompes industrielles, la question fait débat. La plupart des 40 ouvriers ne descendra pas dans la rue ce jeudi, y compris ceux qui s’opposent à la réforme. "Je vais venir en entreprise et je vais travailler mes huit heures. Je n’ai jamais fait grève tout au long de ma carrière et je ne pense pas que je vais commencer maintenant", affirme Pascal Delecaut, ouvrier. "Les grandes entreprises peuvent le faire. C’est plus compliqué pour les petites. La conjoncture actuelle est difficile. On doit contenter des clients et si on n’arrive pas à les satisfaire, ils iront peut-être ailleurs et demain, on n'aura peut-être plus de travail", estime Laurent Cordonnier, chef d’équipe. 

Ici, seule une poignée d’ouvriers s’est déclarée gréviste, dont Thierry Wouters, 58 ans, ancien gilet jaune. "Bien sûr, on sera dans la rue et on va crier fort qu’on souhaite absolument le retrait de cette réforme, bien évidemment", assure-t-il. Thierry et les autres manifestants se retrouveront demain après-midi pour battre le pavé dans les rues de Lille.