1500 foyers privés de chauffage et d’eau chaude en Ile-de-France : pourquoi y a-t-il une grève chez le distributeur de gaz GRDF ?

V. Fauroux
Publié le 28 novembre 2022 à 17h46

Source : JT 13h WE

Des agents du distributeur de gaz GRDF sont en grève à l'appel de la CGT.
Ce syndicat majoritaire rejette un accord sur les salaires signé à la mi-novembre par les trois autres organisations représentatives (CFDT, CFE-Énergie, FO).

Après de multiples négociations, un accord salarial semblait avoir été trouvé mi-novembre entre les syndicats et la direction du distributeur de gaz GRDF, mais un refus de la CGT, première force syndicale de l'entreprise, n'a pas permis de faire taire un mouvement de grève engagé depuis plusieurs semaines. Conséquence, 1500 foyers restaient sans gaz à Paris et dans sa région dimanche.

2,3% d'augmentation pour tous

Trois syndicats majoritaires, la CFE-Energie, la CFDT et FO avaient pourtant signé cet accord sur les salaires qui prévoit 2,3% d'augmentation pour tous, une mesure rétroactive au 1er juillet 2022, en complément de l'augmentation du salaire national de base (SNB) obtenue au niveau de la branche. L'accord prévoit également une prime de 1000 euros en 2023 et des mesures individuelles équivalant à 2,2% de la masse salariale de GRDF qui emploie près de 11.500 salariés dans toute la France. À cela s'ajoute la prime de 1500 euros versée par le groupe Engie à l'ensemble de ses salariés en décembre, dont GRDF est une filiale indépendante.

Mais la CGT souhaitait une augmentation collective de 4,6% en plus du SNB, une mesure obtenue du côté du distributeur d'électricité Enedis. "On a consulté nos bases, et le retour était à 98% contre la signature", a indiqué à l'AFP Eric Gautier, coordinateur syndical CGT. Compte tenu de la "colère énorme" de ses adhérents, Eric Gautier a par ailleurs mis en garde contre un "risque extrêmement fort" d'interventions sur le réseau de gaz. La direction a évoqué des "blocages de sites" et des "détérioration de véhicules" d'intervention.

Préavis de grève jusqu'au 2 décembre

Chez FO, environ 70% des adhérents se sont prononcés en faveur de cet accord, selon Mohamed Bentaleb, délégué syndical central, qui assure qu'une "grande majorité" des salariés toucheront l'équivalent du niveau de rémunération supplémentaire revendiqué par la CGT, via les mesures individuelles. "Nos adhérents ont répondu majoritairement oui", a indiqué pour sa part Delphine Delomel, déléguée syndicale CFDT. La direction souligne que l'accord prévoit également une "revalorisation des salaires à l'embauche des salariés qui n'ont pas d'expérience professionnelle", pour tenir compte de l'inflation et représente dans sa globalité "un budget très significatif, d'à peu près 12% de la masse salariale de GRDF".

La CGT, quant à elle, revendique concrètement, pour compenser l'inflation, une augmentation qui représenterait pour tous les salariés des deux groupes - GRDF et Enedis - "a minima 200 euros bruts par mois", en comptant l'augmentation du salaire national de base obtenue au niveau de la branche et l'augmentation au sein de l'entreprise.

Le préavis de grève de la CGT court jusqu'au 2 décembre, selon Éric Grégoire, dont le syndicat souhaite renégocier avec la direction. "Si d'ici là, il n'y a rien de neuf sous le soleil, il sera probablement prolongé", a-t-il assuré.


V. Fauroux

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