Les syndicats ont appelé ce mardi à un troisième acte de mobilisation contre la réforme des retraites.Après deux premiers rendez-vous très suivis, ce nouvel appel va-t-il rencontrer le même écho ?Les chiffres des premières manifestations dévoilés à la mi-journée semblent pour l'heure en deçà de ceux du 31 janvier.
Elles se sont érigées en symbole de la mobilisation contre la réforme des retraites : les petites villes se joignent à la protestation avec des cortèges fournis. À Guéret par exemple, commune creusoise de quelque 13.500 habitants, la foule déferle dans les rues au son de tambours. Un départ à la retraite à 62 ans, et non à 64 ans comme le prévoit la réforme de l'exécutif, "je trouve que cela suffit, les gens ont envie de profiter de la retraite", s'irrite un manifestant dans le reportage du 13H de TF1 en tête d'article. "C'est un recul social, il y a tellement d'autres façons de financer ce qu'ils appellent 'déficit', que ce n'est pas acceptable", s'indigne une autre.
La semaine passée, lors de la journée de contestation du mardi 31 janvier, 4300 personnes sont descendues dans les rues de la commune selon la préfecture, 5200 selon les syndicats. Un chiffre en baisse ce mardi : environ 3000 manifestants selon les chiffres officiels. Mais il faut noter que les vacances scolaires ont déjà commencé dans le secteur. "Il y a peut-être un peu moins de monde, mais pour les gens qui travaillent, ce n'est pas facile de prendre des jours de grève à répétition", explique aussi une protestataire, qui promet de "ne rien lâcher".
Une mobilisation en berne, mais des revendications intactes
La tendance est la même dans une autre ville moyenne, celle de Morlaix, dans le Finistère. Dans cette commune de près de 15.000 habitants, le cortège comprenait 4000 personnes ce mardi matin, une foule moins dense que la semaine dernière, où 10.000 personnes ont été comptabilisées par les autorités.
La contestation s'est aussi faite entendre dans la matinée dans les rues de Nantes, en Loire-Atlantique, où les manifestations sont fréquemment très suivies. Ils étaient 28.000 à battre le pavé le 31 janvier selon la police, 65.000 selon les syndicats. Aucun chiffre n'a pour l'heure été remonté à la mi-journée ce mardi, mais à en croire les images tournées sur place, le rendez-vous a été à nouveau très suivi, y compris par des agriculteurs. "Il y a le problème de la pénibilité et de l'âge, les deux couplés font qu'on n'a pas envie de travailler jusqu'à 64 ans", explique Guillaume, un producteur de lait.
À Marseille en revanche, la foule était très disparate sur le Vieux-Port, une mobilisation en baisse par rapport à la semaine passée, lorsqu'une marée humaine avait déferlé au même endroit. Le décompte des manifestants n'a pas encore été publié non plus. Mais les revendications, elles, restent identiques. "Avec la quantité de jeunes qui cherchent à travailler, il faudrait plus répartir le travail plutôt que de nous faire partir plus tard", estime une jeune femme.
La part de grévistes en baisse dans plusieurs secteurs
Le nombre de grévistes a aussi diminué en une semaine, notamment dans l'Éducation nationale : selon le ministère, 14,17% des enseignants sont en grève ce mardi, avec huit académies déjà en vacances, contre 25,92% le 31 janvier. Du côté des transports, le trafic restait très perturbé à la SNCF mardi, mais moins que précédemment, avec 25% de grévistes contre 36% le 31 janvier et 46% le 19, première date de la mobilisation, selon une source syndicale à l'AFP.
Quant à EDF, les chiffres grimpent à 30,3% à la mi-journée, soit 10% de moins que la semaine passée. La contestation reste marquée en revanche dans les raffineries et dépôts de carburants de TotalEnergies : selon la CGT, 75 à 100% du personnel a cessé le travail. Pour la direction, le taux de grévistes plafonne plutôt 56%, contre 55% le 31 janvier et 65% le 19.
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