VIDÉO - Grève des éboueurs à Paris : des conséquences qui se font sentir

En raison de la présence d'innombrables monticules de poubelles dans les rues de la capitale, il est facile de déclencher des incendies lors des manifestations. On a comptabilisé, pour la seule journée de jeudi, 140 départs de flammes à Paris. La grève des éboueurs se poursuivant, un service spécial est déployé pour ramasser uniquement les débris brûlés. Dans la nuit du jeudi à vendredi, les riverains d'une rue parisienne ont dû stopper les flammes avec des seaux d'eau, comme on le voit dans le reportage de TF1 en tête de cet article. D'autres utilisent même leurs chaussures pour éteindre les départs de feu avant que les pompiers ne prennent le relais.

Dans le 3ᵉ arrondissement de Paris, un autre incident, plus tôt dans la semaine, aurait pu être dramatique. Un feu de poubelles s'était propagé à une conduite de gaz, et tout l'immeuble a dû être évacué. Les ordures s'entassent et les risques se multiplient aux pieds de Notre-Dame, mais aussi dans les quartiers très touristiques de l'Odéon, devant la Tour Montparnasse. 

Malgré les réquisitions d'éboueurs pour nettoyer les rues de Paris, dans certains arrondissements, c'est toujours le système D qui prévaut. Ce restaurant, par exemple, pour ne pas faire fuir ses clients, déplace lui-même ses ordures cinquante mètres plus loin... au pied d'une station de métro. Dans un autre quartier très fréquenté où les poubelles ne sont plus ramassées ou presque, le chiffre d'affaires des commerçants est en chute libre, notamment celui des restaurateurs. Et les syndicats d'hôteliers parlent déjà d'annulations importantes de la part des touristes étrangers. 

La grève des éboueurs à Paris a semblé aborder un tournant ce vendredi, avec la fin du mouvement contre la réforme des retraites dans deux incinérateurs et la réquisition du troisième par les forces de l'ordre. Au 19ᵉ jour de grève, le volume de déchets non ramassés dans la capitale est revenu à son niveau record, déjà atteint une semaine plus tôt, avec le franchissement de la barre symbolique des 10.000 tonnes d'ordures jonchant les trottoirs parisiens, selon la mairie.