La bataille des retraites

Avec le blocage des expéditions de carburants, faut-il redouter une pénurie ?

Publié le 7 mars 2023 à 12h18
JT Perso

Source : TF1 Info

Les syndicats ont bloqué les expéditions de carburants ce mardi afin de protester contre la réforme des retraites.
Si le mouvement ne crée pas pour l'instant de pénurie, une prolongation pourrait impacter les stations-service.

Pas de pénurie de carburant… pour le moment ? À l'heure où le front syndicat essaye de "mettre à l'arrêt la France" ce mardi pour s'opposer à la réforme des retraites, l'ensemble des raffineries du pays sont bloquées. De quoi raviver le spectre d'une crise similaire à celle de l'automne dernier, même si rien n'indique à ce jour qu'un tel scenario se dessine. 

Pour ce sixième jour de grève nationale, les raffineries de TotalEnergies, Esso-ExxonMobil et Petroineos sont affectées. C'est en tout cas ce qu'Eric Sellini, élu national de la CGT-Chimie, a indiqué : "La grève est partie partout, (...) avec des proportions de grévistes très variables en fonction des sites, mais avec des expéditions bloquées en sortie de toutes les raffineries ce matin". "Il n'y a plus d'expéditions de produits à partir des raffineries françaises", a-t-il insisté, évoquant des remontées de terrain.

"Pas de manque de carburants"

La direction de TotalEnergies a confirmé que les expéditions de carburant sont bloquées à la sortie de toutes ses raffineries. Pour autant, l'entreprise se veut rassurante : elle avait indiqué lundi qu'il n'y avait à ce stade "pas de manque de carburants" dans ses stations, ajoutant que "les stocks en dépôts et en station-service sont à un niveau élevé". Elle assurait aussi que ses équipes étaient mobilisées pour faire face à une demande qui pourrait être plus soutenue que d'habitude, disposant de moyens logistiques supplémentaires le cas échéant.

En outre, les raffineries elles-mêmes continuent de produire du carburant : de l'essence et du gazole qui devront jusqu'à nouvel ordre être stockés sur place, faute de pouvoir sortir. Quand les réserves sur site seront pleines, les raffineries devront s'arrêter, mais cela nécessiterait plusieurs jours, voire des semaines de blocages. En attendant, les 10.000 stations de France sont aujourd'hui bien approvisionnées, et elles pourront compter sur 200 dépôts de carburants. TotalEnergies, qui exploite le tiers des stations françaises, en contrôle 50 et détient des participations dans 27 autres. Autre élément de nature à rassurer les consommateurs : outre les dépôts qui se trouvent dans les raffineries, la France dispose de 200 dépôts qui permettent de ravitailler les réseaux de l'ensemble des enseignes de distribution de carburants, selon l'Ufip, porte-parole des pétroliers.

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Difficile d'envisager, en l'état, des scènes comparables à celles observées en octobre dernier. "C'est fort peu comparable" avec cette crise qui "était vraiment un conflit très dur avec des arrêts de production sur l'essentiel des raffineries situées en France", a expliqué mardi sur franceinfo Frédéric Plan, délégué général de la Fédération Française des Combustibles et Carburants, qui représente environ un millier de stations-service. "Ce qui s'était produit à l'époque, c'était un coup d'accordéon sur la logistique, accentué par une crainte des automobilistes qui ont sur-rempli leurs réservoirs".

Comme en octobre, l'effet éventuel dans les stations se fera ressentir si les assemblées générales dans les raffineries votent des grèves reconductibles. À la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique), près de Saint-Nazaire, les grévistes ont déjà dit qu'ils tiendraient jusqu'à vendredi.


Thomas GUIEN

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