VIDÉO - Grippe aviaire : "On est très inquiets", la filière volaille sur la paille

Léa Tintillier | Reportage TF1 Erwan Braem, Christophe Brousseau
Publié le 10 novembre 2022 à 22h03

Source : JT 20h Semaine

Le niveau de risque de grippe aviaire a été porté de "modéré" à "élevé" sur l’ensemble du territoire métropolitain.
Les producteurs de volailles voient le scénario de l’an dernier se répéter.
Toute la filière est impactée.

La paille remplacera l'herbe verte. Les jeunes canards de Jean-François Roudier vivent leurs derniers instants de liberté. "C’est carrément un crève-cœur. On annonce juste la fin d’un métier, la fin de l’élevage plein air", déplore-t-il, dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. Conséquence de la décision du ministère de l’Agriculture, tous les canards de l’éleveur sont enfermés. 

Un coût supplémentaire en paille, en pleine période de sécheresse, et en alimentation. "C’est à peu près 30% de consommation en plus. Quand ils sont dehors, ils peuvent manger de l’herbe, manger des vers de terre, des escargots… Ils en ont besoin pour leur équilibre et la claustration, ils ne connaissent pas. On va avoir des animaux hyper stressés, hyper fragilisés, donc on est beaucoup plus sujets à des problèmes sanitaires", affirme l'éleveur.

"La claustration n’a servi à rien l’année dernière"

Sa ferme existe depuis les années 1970 et n’a jamais été touchée par la grippe aviaire. Jean-François possède des canards de souche ancienne et rustique et travaille en autarcie. Il n’y a pas de transport d’animaux et l’activité est réduite aux seuls éleveurs. Malgré cela, il doit subir les décisions qui s’appliquent à la filière, même s’il les juge inadaptées. "L’année dernière, c’est 21 millions de bêtes qui ont été abattues. On va dire que 90% des animaux qui ont été abattus étaient des animaux qui étaient élevés en claustration, donc on sait très bien que la claustration n’a servi à rien. Je pense que les canards ont besoin d’espace. Qu’on leur foute la paix et qu’on foute la paix aux éleveurs, qu’on nous laisse travailler", peste Jean-François. 

Les producteurs de volailles voient le scénario de l’an dernier se répéter. Beaucoup ont jeté l’éponge et toute la filière est impactée. Pour Sophie Grolière, grossiste, la décision d’enfermer les volailles est un très mauvais signe. "Je pense qu’il nous manque actuellement plus de 30%, surtout le canard, mais tout nous manque de toute manière. Et là, on est à nouveau dans l’incertitude, donc on est très très inquiets pour notre métier et pour toute la filière", déclare-t-elle. Il n’y aucun doute : les produits volaillers seront plus rares en fin d’année et donc plus chers. 


Léa Tintillier | Reportage TF1 Erwan Braem, Christophe Brousseau

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