Hausse du nombre de cyclistes tués : comment mieux les protéger ?

Frédéric Senneville | Reportage vidéo : H. Dreyfus, R. Roiné, et S. Humblot
Publié le 19 novembre 2021 à 14h34

Source : TF1 Info

SÉCURITÉ ROUTIÈRE- Alors que le nombre des accidents de la route est en baisse constante, celui des accidents impliquant un vélo est en hausse. L'explosion récente de l'usage de la bicyclette, qui fournit une partie de l'explication, pousse à repenser la circulation dans nos villes.

Le nombre de cyclistes victimes d’accidents mortels en ville ne cesse d’augmenter : près de 20% de plus en 2021 par rapport à 2019. Si l’augmentation du nombre de vélos, à la faveur de la pandémie, fournit une partie de l’explication, et si la moitié des accidents mortels ont lieu hors agglomération, les villes françaises vont devoir faire mieux pour prendre en compte les cyclistes et les protéger. 

"C'est la jungle !", résume d'un mot un cycliste parisien dans le reportage de TF1 en tête d'article, qui fait un état des lieux à Paris et à Quimper, et observe le modèle absolu de la ville cycliste qu’est Amsterdam. "Il faut faire très attention", précise une dame, tandis qu'un autre usager constate : "Effectivement il y a beaucoup d'automobilistes qui ne font pas attention aux vélos". Pour le camp d'en face, celui des automobilistes, la cause des accidents est inverse, et provient des bicyclettes : "Le cycliste ne respecte pas le code de la route", peste l'un d'eux, "il brûle les feux à droite, à gauche". "Beaucoup d'automobilistes comme moi", témoigne un autre, "conduisent avec la peur au ventre"

Le piège redoutable des angles morts

L'arrivée soudaine d'une masse de néo-cyclistes dans les rues des villes ne se fait pas sans heurts, et dans le pire des cas surviennent des accidents parfois mortels : de 167 cyclistes tués en 2019 en France, on passe à 197 en 2021, alors que l'année n'est pas terminée. Le problème des angles morts des véhicules, notamment des camions ou des bus, est souvent en question dans ces tragiques accidents : dans une situation de partage de la chaussée, les vélos peuvent payer très cher cette disparition du champ de vision des conducteurs. Des aménagements sont installés au coup par coup dans les secteurs les plus accidentogènes, qui restent insuffisants selon les associations. 

Amsterdam, le paradis des cyclistes ?

Pour Camille Hanuise, qui dirige l'association Paris en selle, il faut observer ce qui fonctionne à l'étranger : "Sur les grands axes à Amsterdam", prend-elle pour exemple, "les pistes cyclables sont complètement séparées du trafic, et vous avec des carrefours qui sont aménagés pour que chaque usager ait sa place sur la voirie".  Amsterdam est la référence n°1 en matière d'adaptation de l'urbanisme aux cyclistes, et pour cause : la ville compte plus de vélos que d'habitants, et ce mode de transport est désormais considéré comme prioritaire. Le journaliste néerlandais Stefan de Vries, qui a roulé dans les deux capitales, estime que cette inversion du rapport de force change tout : à Paris, "c'est un champ de bataille, il faut vraiment conquérir sa place en tant que cycliste", décrit-il, "par contre à Amsterdam, le vélo fait partie de la vie, donc tu te sens vraiment à l'aise et en sécurité"

Une innovation néerlandaise retient particulièrement l'attention : quand un point noir est identifié, à la suite de plusieurs accidents, il est entièrement repensé et réaménagé. Et souvent, la solution choisie consiste à supprimer toute indication, pour obliger cyclistes et conducteurs à réfléchir à leurs options. Et ça marche, mieux en tout cas qu'auparavant.


Frédéric Senneville | Reportage vidéo : H. Dreyfus, R. Roiné, et S. Humblot

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