Clichy-la-Garenne : la mairie appelle à manifester aujourd'hui contre les prières de rue

Publié le 10 novembre 2017 à 10h08, mis à jour le 10 novembre 2017 à 15h20
Clichy-la-Garenne : la mairie appelle à manifester aujourd'hui contre les prières de rue

POLÉMIQUE - Les élus de Clichy-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine, appellent à un rassemblement silencieux ce vendredi pour interpeller l'Etat face à des prières de rue qui ont lieu depuis 8 mois devant l'Hôtel de ville. Des prières autorisées par la préfecture.

Une manifestation organisée par le maire. Voilà qui n’est pas banal. C’est pourtant ce qu’il se passe ce vendredi à Clichy-la-Garenne : le maire LR Rémi Muzeau a appelé à un rassemblement à 12h30 devant l’Hôtel de ville pour un rassemblement  "silencieux, visant à défendre la laïcité républicaine et l’Etat de droit pendant la prière". Il veut interpeller l’Etat sur les prières de rue. 

Chaque vendredi depuis huit mois, ont en effet lieu devant l’Hôtel de ville, des prières de rues, rassemblant des centaines de fidèles, qui se regroupent, vers 13 h, pour la plus importante prière de la semaine. La foule prie durant quelques minutes, puis se disperse dans le calme. 

L’appel à rassemblement du maire a reçu le soutien de l’Amif, association des maires d’Ile-de-France. "Nous sommes dans un pays où l’on ne prie pas dans la rue", s’indigne dans le Parisien Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région Ile-de-France. "Les règles de droit sont bafouées". D’autres élus y voient des "troubles à l’ordre public". Mais les rassemblements sont autorisés par la préfecture, et encadrés. La mairie ne peut donc rien faire.

Ces prières de rue sont en fait le moyen de protestation de deux associations, qui sont en conflit avec le maire Rémi Muzeau. Elles contestent leur expulsion d’une salle municipale qu’elles louaient à la ville depuis trois ans via un bail arrivé à échéance en juin 2016, et non renouvelé. La ville entendait en effet faire de ce bâtiment une médiathèque.

Le nouvel espace cultuel ne satisfait pas

Pourtant, pour remplacer les fonctions de cette salle municipale, la ville avait inauguré un mois avant, en mai, un nouvel espace cultuel et culturel. Mais il a été confié à d’autres associations. Malgré les médiations, les récalcitrants estiment que le maire n’a pas "tenu ses promesses" et que le nouveau bâtiment est beaucoup trop loin du centre-ville et est saturé lors des grandes prières. 

De leur côté, ceux qui gèrent le nouveau centre cultuel le disent : tout le monde est bienvenu. "Je leur dis venez ! On est à Clichy, et Clichy ça fait un kilomètre sur deux kilomètres et demi", raconte Noureddine Bahri, vice-président du centre musulman, sur LCI. "C’est impossible d’avoir trois centres cultuels. Il n’y a pas trois églises, il n’y a pas trois synagogues ! Notre salle peut accueillir tous les musulmans de Clichy."

Qu'est-ce que le maire peut faire de plus ?
Rémi Muzeau, maire LR

"La République est bafouée (...). Ici à Clichy il y a une église catholique, une synagogue, tout le monde doit respecter les règles",  indique Rémi Muzeau sur LCI.  "Il n’y a pas de revendication, puisqu’encore une fois c’est un lieu de culte que j’ai mis en place avec un bail emphytéotique de 99 ans. Qu’est-ce que le maire peut faire de plus ?" 

Avant le rassemblement de ce vendredi, Rémi Muzeau dit au Parisien être "très vigilant à ce qu’il n’y ait aucune récupération politique" et ne veut "absolument pas stigmatiser les musulmans de Clichy, mais à interpeller les pouvoirs publics pour éviter que la situation ne dégénère."


La rédaction de TF1info

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