VIDÉO - "Pas normal" : à l'hôpital public, patients et visiteurs confrontés à la privatisation des parkings

par V. F Reportage TF1 Guillaume Gruber et Vincent Ruckly
Publié le 24 avril 2023 à 18h23

Source : JT 13h Semaine

De plus en plus d'hôpitaux font payer le parking, comme dans les aéroports ou les gares.
Une pratique perçue comme abusive par de nombreux patients et visiteurs.
C'est le cas notamment à Bordeaux, Caen, Lorient, Lyon, ou encore Nancy (depuis un mois) où s'est rendu le JT de TF1.

30 euros les 24 heures... se garer près de l'hôpital de Nancy est presque devenu un luxe. Gratuit depuis toujours, le parking du CHRU est passé payant il y a un mois. "J'ai payé une dizaine d'euros pour même pas deux heures, ça pique", s'offusque ainsi un jeune homme dans la vidéo du reportage de TF1 en tête de cet article. "C'est un peu cher, je trouve, et puis il n'y a pas beaucoup de places. Là, j'étais garé sur un trottoir en plein milieu de l'herbe", renchérit un autre visiteur. 

La grogne se diffuse également sur les réseaux sociaux où, il y a quelques semaines, certains usagers partageaient la photo de leur coûteux ticket : jusqu'à 21 euros les deux heures. Depuis, les tarifs les plus prohibitifs ont été suspendus par la direction de l'hôpital de Nancy. "On voit qu'il y a trente minutes de gratuit pour les visiteurs, mais pour les patients qui viennent beaucoup plus longtemps, c'est vraiment démesuré. On ne vient pas à l'hôpital pour le plaisir", lance un usager furieux. Quand une retraitée ajoute : "On n'a pas le choix, il faut bien se garer. Quand quelqu'un ne peut pas marcher, on est obligé de rentrer et là, je trouve que c'est très exagéré", se lamente-t-elle. 

Ce sont des recettes supplémentaires qui sont prises directement dans la poche des patients et de leur famille.
Dr Christophe Prud'Home, médecin urgentiste au Samu 93, représentant CGT des médecins

En France, de nombreux parkings d'hôpitaux sont désormais gérés par des sociétés privées. Elles reversent une partie de leurs bénéfices aux établissements médicaux. L'hôpital de Bordeaux a été le premier à privatiser le sien en 2012. Et la tendance s'est accélérée depuis deux ans : Caen, Lorient, Épinal, Cambrai, Le Mans, Amiens, Toulouse, Le Havre, Lyon, Avignon, Nancy lui ont emboîté le pas. Ce sera bientôt au tour de La-Roche-sur-Yon. 

Ces accords sont de plus en plus répandus selon le docteur Christophe Prud'Home, médecin urgentiste au Samu 93, représentant CGT des médecins. "De très nombreux hôpitaux sont 'déficitaires', donc ils essaient de trouver toutes les ressources possibles. Ce sont des recettes supplémentaires qui sont prises directement dans la poche des patients et de leur famille", explique-t-il.

Si la direction du CHRU de Nancy a confié à un prestataire la gestion de ses parkings, c'est pour améliorer l'entretien et la fluidité des stationnements. Reste que se garer est désormais payant partout, ce qui chagrine certains patients. "C'est pas normal parce que, pour ceux qui respectent le protocole et qui vont vraiment pour les urgences, c'est pas normal de payer. Après, je pense qu'il a des abus des deux côtés", résume l'un d'eux. 

L'hôpital de Nancy possède plusieurs sites. Le mois prochain, le parking deviendra également payant aux abords des autres services du CHU. 


V. F Reportage TF1 Guillaume Gruber et Vincent Ruckly

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