SOLIDARITÉ - Tous les soirs, Michel enfourche son vélo pour faire le tour des boulangeries de Metz (Moselle). Ce retraité de 75 ans récupère le surplus de pain et part ensuite le distribuer aux sans-abris ou aux demandeurs d'asile. LCI a pu le contacter par téléphone.
"Il y a tellement de gâchis un peu partout. Je me suis dit qu'il fallait faire quelque chose". Michel n'est pas un retraité comme les autres. Tous les soirs, ce Messin de 75 ans, ingénieur de profession, enfourche son vélo et arpente les différentes boulangeries de sa ville. Le but ? Récupérer les restes du pain de la journée pour les redistribuer aux sans-abris. Mais pas seulement. Je n'en apporte pas seulement à des gens qui vivent dans la rue mais aussi à des demandeurs d'asile qui vivent dans des centres ou en appartement", raconte-t-il à LCI.
Sur Facebook, le groupe Au nom de la liberté d'expression, qui relate l'histoire de Michel, annonce qu'une quête sera organisée le 11 janvier prochain en marge du match de football qui verra s'opposer Metz et Sochaux. Des fonds qui "permettront de financer l’achat d’un nouveau vélo et d’une nouvelle charrette" pour lui, peut-on lire dans le message.
J'ai des jambes, je peux continuer à le faire avec un vélo et une remorque
Michel, retraité de 75 ans
Joint par téléphone, le retraité nous explique qu'il distribue entre 60 et 100 kilos de pain tous les jours. Des victuailles qu'il transporte ensuite "dans une charrette". Chaque soir, il part à la rencontre de près de 80 personnes. Une fois sa tournée terminée, il amène le reste du pain dans un foyer de la ville qui accueille de nombreux demandeurs d'asile.
Michel distribue le pain a vélo depuis maintenant deux ans. Mais cela fait bien plus longtemps qu'il vient en aide aux plus démunis. Douze ans pour être exact. "Quand je me suis fait retirer mon permis (il y a deux ans, ndlr), je me suis dit 'ce n'est pas la peine d'abandonner. J'ai des jambes, je peux continuer à le faire avec un vélo et une remorque'".
Rapidement, le retraité attire l'attention des habitants de Metz. Le Fight Club de Metz Borny décide alors de lancer une cagnotte sur internet pour lui acheter un vélo électrique et une charrette. Depuis clôturée, la cagnotte a permis de récolter 1068 euros. Malheureusement, les deux cadeaux lui ont été volés quelques mois plus tard et le retraité a dû reprendre son ancien vélo pour arpenter les rues de Metz. D'où le lancement d'une nouvelle quête.
Un bel exemple de solidarité
Quand on demande à Michel pourquoi il fait ça, il répond tout simplement : "Quand je vois la misère, je me dit qu’il faut agir, apporter quelque chose aux gens". Il aimerait d'ailleurs que les Français soient un peu plus solidaires. "Chaque fois que je croise quelqu'un quand je suis en maraude, je reçois un grand sourire. Mais je ressens aussi un grand 'je m’en foutisme'", regrette-t-il. Ils se disent : 'ce qu’il fait c’est bien mais qui dit solidarité dit aussi effort de soi'".
Et de conclure : "Je suis heureux, quand on me demande un morceau de pain, de pouvoir le donner". Un bel exemple de solidarité.