FISCALITÉ - La réforme de l'ISF de 2018 a fortement allégé l'impôt sur les riches. Et désormais, le nombre d'exilés fiscaux rentrant au bercail est plus important que celui des départs à l'étranger. Un phénomène qu'analyse le spécialiste éco de TF1 et LCI François Lenglet.
Le nombre d'exilés fiscaux chute en France, indique un rapport de France Stratégie publié la semaine dernière : il est tombé en 2018 à 163 départs pour 240 retours. Pour la première fois depuis quinze ans ainsi, les courbes se croisent. Le nombre d'exilés fiscaux opérant leur retour en France est plus important que celui de ceux faisant leurs valises. "Une bonne nouvelle, donc, se félicite François Lenglet dans la vidéo en tête de cet article : la France importe désormais des fortunes, qui payent leurs impôts en France".
D'autant que ce phénomène, qui trouve sa source dans la réforme de l'impôt de la solidarité sur la fortune (ISF) - transformé fin 2017 en "impôt sur la fortune immobilière" axé sur les seuls patrimoines immobiliers nets taxables de plus de 1,3 million d'euros -, s'opère "avec un coût pour l'Etat moins élevé que prévu, justement parce que les recettes fiscales ont été plus fortes, grâce au retour des fortunes. Et surtout grâce à la croissance des revenus" encaissés par les plus aisés, les dividendes, "qui aurait amélioré le produit de l’impôt d’un milliard et demi d’euros".
Reste une inconnue, note le spécialiste économie de TF1 et LCI : ce "cadeau aux riches" est-il profitable à l'économie française, à l'emploi, comme l'avait assuré le candidat Macron en 2017 ? "Les économistes estiment qu'il est trop tôt pour se prononcer. Il risque d'en être de même jusqu'en 2022, à cause du choc sanitaire sur l'économie", souligne François Lenglet. "Sur ce point, poursuit-il, Emmanuel Macron sera donc jugé sans faits probants. La gauche dira que c'est un cadeau à contretemps, alors que la crise demanderait plus de solidarité. Mais le président espère que son électorat, plus à droite, lui saura gré d'avoir brisé ce tabou français. En France, même en économie, c'est souvent la politique qui a le dernier mot".
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