Incendie de l'usine Lubrizol : trois ans après, l'inquiétude toujours vive des habitants

TF1 | Reportage Manon Debut, Camille Souhaut, Bruno Chastagner
Publié le 27 septembre 2022 à 12h50, mis à jour le 27 septembre 2022 à 13h15

Source : JT 20h Semaine

Il y a trois ans jour pour jour, le 26 septembre 2019, l'usine Lubrizol prenait feu à Rouen.
Et malgré un renforcement des règles de sécurité, certains riverains restent inquiets.

Beaucoup ont oublié, mais pas Ludovic Lepage. Il habitait Rouen le jour de l’incendie. Les fumées sont arrivées droit sur sa maison. Trois ans plus tard, un regard sur la ville suffit pour que l'angoisse remonte. "Quand je vois le secteur, je ne peux pas m'empêcher de repartir dans le passé. Et on ne me fera jamais croire qu'il ne s'est rien passé, que nos poumons et notre environnement sont sains."

De ce 26 septembre 2019, il reste la colère et des images difficiles à oublier. Ce jour-là, 9500 tonnes de produits chimiques prennent feu dans les zones de stockage des usines Lubrizol et Normandie Logistique. Lubrizol est un site classé Seveso, soumis à de strictes conditions de sécurité. Pendant plusieurs heures, un panache de fumée long de 22 kilomètres progresse au-dessus de la métropole rouennaise. 

"Dès qu'il y a un bruit ou une odeur, ils s'inquiètent"

Depuis, l'entreprise assure avoir renforcé la sécurité de son site et nous a exceptionnellement ouvert ses portes pour le constater. "Nous avons systématisé la mise en place de détecteurs, qui permettent de savoir s'il y a un problème. Ensuite, une rétention avec ces murs qui servent de cuvettes pour éviter que toute fuite s'étale", explique Lionel Jauseau, directeur général de Lubrizol. "Et troisièmement, une extinction qui est automatisée sur l'ensemble du périmètre." Autre précaution prise : les anciens entrepôts brûlés ont été délocalisés. Plus rien n’y est désormais stocké.

Malgré ces mesures, l’inquiétude persiste chez les Rouennais, conscients d’habiter aux portes d’une zone industrielle. Sur Facebook, Valérie anime un collectif de riverains, formé après la catastrophe. À la moindre suspicion de danger, ils se préviennent en envoyant un message sur ce groupe. "Les gens, dès qu'il y a un bruit ou une odeur, ils s'inquiètent", souligne-t-elle. "On se dit qu'on est sur une bombe." Une appréhension qui s'ajoute à des conséquences plus concrètes, comme la difficulté pour certains riverains de vendre leur bien immobilier, ou encore la crainte d'un impact persistant sur la production agricole locale, même si des analyses de la préfecture certifient que les sols sont de nouveau cultivables. 


TF1 | Reportage Manon Debut, Camille Souhaut, Bruno Chastagner

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