Incendie de la préfecture du Puy-en-Velay : alors que le procès s'ouvre, la blessure reste à vif

Publié le 19 janvier 2020 à 20h04, mis à jour le 20 janvier 2020 à 8h36

Source : JT 20h WE

DÉBORDEMENTS - Les quatre Gilets jaunes soupçonnés d'être responsables de l'incendie de la préfecture du Puy-en-Velay, le 1er décembre 2018, seront jugés lundi 20 janvier. Plus d’un an après les faits, les habitants de la ville restent marqués par la violence de cette nuit.

Les volets sont encore noircis par le feu. Plus d’un an après les faits, la préfecture de la Haute-Loire, au Puy-en-Velay, reste marquée par la nuit de violences du 1er décembre 2018. Ce jour-là, 3500 personnes environ manifestent dans la ville, pour l’acte 3 des Gilets jaunes. Une marche classique, qui commence à dégénérer lorsque des dizaines de Gilets tentent de forcer les grilles de la préfecture. Commence alors un long bras de fer entre eux et les forces de l’ordre, qui tiennent le portail sous les jets de pavé et les menaces : "Vous allez voir ce qui va vous arriver si on rentre", mais aussi "Vous allez brûler !".  

Ces derniers mots auraient pu être suivis d’effet. Car à 19h30, après plusieurs heures de cet affrontement, un bâtiment de la préfecture est incendié. L’annexe est heureusement vide, mais une partie du personnel est toujours dans la préfecture. Selon les services de l’Etat, dix-huit gendarmes et policiers ont été blessés lors de ces événements. Au total, 13 interventions de pompiers avaient été nécessaires pour circonscrire l'incendie. 

Lundi 20 janvier, quatre hommes soupçonnés d'être impliqués dans l'incendie sont jugés par le tribunal correctionnel. Âgés de 21 à 37 ans, ils comparaissent pour "dégradation ou détérioration du bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes". Certains doivent aussi répondre de "participation à un groupement en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens". 

L'un d'eux, en détention, est également poursuivi pour "violence avec usage ou menace d'une arme" n'ayant pas entraîné d'incapacité totale de travail (ITT). Il lui est reproché d'avoir jeté des produits acides en direction des forces de l'ordre une semaine après l'incendie, le 8 décembre.

"C'est du bois qui a brûlé, c'est pas plus grave que ça"

Au Puy-en-Velay, les faits sont encore dans beaucoup d’esprits. D’autant qu’après l’incendie de la préfecture, un autre événement marquant s’est produit, trois jours plus tard : Emmanuel Macron, en visite surprise pour évaluer les dégâts, se fait chahuter et insulter par une foule réunie pour l’accueillir. 

En quelques jours, Le Puy-en-Velay, d’ordinaire tranquille, devient alors un symbole de la violence qui traverse le pays. Aujourd’hui encore, la colère est toujours là. La semaine dernière, plusieurs centaines de personnes, dont des Gilets jaunes, ont manifesté contre la réforme des retraites. Devant la préfecture, peu nombreux sont ceux qui condamnent l’incendie : "On parle de la préfecture qui a brûlé, mais ça a été sur une journée totale, il y a eu une répression policière très violente qui a provoqué l’énervement", justifie une manifestante. Un autre relativise aussi : "C’est du bois qui a brûlé, c’est pas plus grave que ça. Quand on ferme une usine et qu’on met des personnes à la rue, le mal est beaucoup plus important."


La rédaction de TF1info

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