Le Secours populaire dévoile ce mardi son 17e Baromètre de la pauvreté.Pour l'association, les effets de la précarité sur l'alimentation atteignent un niveau "record" en France.Un tiers des Français interrogés déclarent ne pas manger à leur faim.
Le Secours populaire lance une alerte rouge. De la "couleur de la souffrance". Dans son 17e Baromètre de la pauvreté et de la précarité réalisé par Ipsos et publié ce mardi 5 septembre, l'association révèle que la situation des Français continue de se dégrader. D'après cette étude alarmante, un Français sur trois (32 %) n'était pas en capacité cette année de se procurer une alimentation saine en quantité suffisante pour manger trois repas par jour.
La précarité augmente en France et en Europe
L'alerte des Restos du Cœur, dont le président avait révélé sur TF1 qu'ils étaient sur le point de "mettre la clé sous la porte", n'était en fait que l'arbre qui cache la forêt. Comme eux, ce sont l'ensemble des associations œuvrant contre l'injustice sociale qui font face à l'arrivée de nouveaux demandeurs, plombés par une inflation galopante. Et pour cause, après une année "déjà marquée par une forte dégradation", la situation continue d'empirer en 2023, pour reprendre l'expression d'Etienne Mercier, le directeur du pôle Opinion et du pôle Santé chez Ipsos. Si bien que l'association s'interroge : la France bascule-t-elle dans la pauvreté ?
Car pour les foyers qui doivent faire face à l'augmentation des prix, faire des économies devient de plus en plus compliqué (pour 53% des interrogés), quand d'autres vivent à découvert (18%). Une précarité galopante qui s'accompagne de privations de plus en plus importantes. Elles "atteignent un niveau record en France", selon le Secours populaire, avec des conséquences aussi bien sur la quantité que sur la qualité de l'alimentation des Français.
🚨 En 2023, la #France bascule un peu plus dans la #pauvreté , avec des privations qui atteignent des sommets. C’est ce que révèle la 17e édition du Baromètre de la pauvreté @IpsosFrance / @SecoursPop 👉 https://t.co/PSyHbsli8A #StopPauvreté #StopPovertyEurope #Thread (1/7) ⤵ pic.twitter.com/OSLC7c7beN — Secours populaire (@SecoursPop) September 6, 2023
Alors qu'il est conseillé de consommer cinq fruits et légumes par jour, près de la moitié des personnes interrogées (43%), indique être confrontée à l'impossibilité d'en consommer quotidiennement. Plus grave encore, un Français sur trois (35 %) ne fait plus trois repas chaque jour. Ils sont autant (36%) à se priver pour que leurs enfants ne se retrouvent pas devant une assiette vide.
La privation la plus répandue porte sur la viande, selon le sondage. Avec un aliment dont le prix a augmenté de 30% en un an, près des trois quarts des personnes interrogées indiquent ne plus pouvoir en acheter. Une situation "occasionnelle" pour la plupart des interrogés, mais aussi à laquelle 17% d'entre eux doit faire face "régulièrement". Dans ce contexte, il paraît peu étonnant que les associations de lutte contre la pauvreté fassent face à un afflux de demandes d'aide, qu'elles ont du mal à absorber.
Un phénomène que l'on retrouve à l'échelle du continent. "Du fait de la baisse de leur pouvoir d'achat, plus d'un tiers des Européens se restreint régulièrement sur les quantités de nourriture qu'il consomme", indique l'étude. Ainsi, 38% des sondés ne font pas trois repas par jour, 39% renoncent à acheter de la viande et 10% font appel à des associations pour se nourrir. L'an dernier, cette situation concernait 29% des sondés.