Depuis le 1er juin, 180.000 impacts de foudre ont touché la France, un record pour le mois.Plusieurs maisons ont été frappées et détruites par ce phénomène lors des orages de ces derniers jours et semaines.De quoi s'interroger sur la nécessité ou non de protéger son habitation.
Statistiquement, avec moins d’un million d’impacts au sol recensés chaque année sur le territoire français, la probabilité de voir sa maison frappée par la foudre est faible, pour ne pas dire extrêmement rare. Le phénomène n’en reste pas moins spectaculaire et souvent destructeur. En témoigne le cas survenu mercredi matin à Montmorillon, dans la Vienne, que montre TF1 dans la vidéo en tête de cet article : l'impact d'un éclair a percé la toiture, provoquant un départ d'incendie dans les combles de l'habitation, et laissant les occupants, qui ont pu quitter lieux à temps, "sous le choc". Ces derniers jours, la presse locale a aussi par exemple rapporté d'autres cas à Nanteuil-lès-Meaux, en Seine-et-Marne, et Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt, en Dordogne. Là aussi, les occupants ont vu leur habitation partir en fumée à la suite d'un impact d’éclair. À chaque fois, heureusement, sans faire de victimes.
"Quand ça vous arrive, ce n'est vraiment pas de chance", convient Stéphane Pédeboy, directeur technique chez Météorage, une filiale privée de Météo France spécialisée dans la prévention des risques liés aux orages. Si aucune région n’est épargnée, les relevés d’impacts montrent cependant des disparités géographiques. "En termes de fréquence, le risque est théoriquement plus élevé en Provence-Alpes-Côte d’Azur, dans le Sud-Ouest et le Nord-Est. La Bretagne est plus épargnée par les éclairs, ce qui ne veut pas dire que le risque est nul", souligne cet expert. D'après Météorage ainsi, "la ville de Nîmes est 30 fois plus foudroyée que celle de Quimper".
Depuis le début du mois, selon chiffres de Météorage que s’est procurés TF1info, ce sont les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine et Bourgogne-Franche-Comté qui ont été les plus foudroyées. Un mois de juin qui s'impose déjà comme le plus foudroyé de l'histoire, avec pas moins de 180.000 impacts comptabilisés par les services météo sur le territoire, battant le précédent record datant de 1993, qui était de 172.608 impacts. Des chiffres néanmoins largement inférieurs au record absolu de 364.439 éclairs enregistré en juillet 2006.
Des équipements qui coûtent cher
Plus généralement, il existe deux types de foudroiement. "Le moins répandu, c’est le foudroiement direct, quand l’éclair vient frapper directement l’habitation. La circulation du courant provoque alors ce qu’on appelle un effet 'blast', ou de souffle, qui va faire voler les tuiles et peut même parfois fissurer certains matériaux", explique Stéphane Pédeboy. "Le courant électrique peut aussi entraîner un départ de feu, au niveau de la charpente ou de l’isolation", ajoute ce spécialiste.
Mais le plus souvent, il s’agit d’un foudroiement indirect, lorsqu'un éclair touche le réseau électrique par exemple. "Le courant se propage alors jusqu’à l’intérieur de l'habitation et entraîne une surtension. Et si on a un vieux disjoncteur ou tout simplement si la surtension est trop importante, cela peut endommager votre système électrique, voire déclencher un incendie", poursuit notre expert.
Faut-il pour autant investir dans un équipement pour mieux se protéger ? "Au niveau électrique, les disjoncteurs sont justement là pour ça, rappelle Stéphane Pédeboy. On peut également installer un parafoudre. Il va amortir les courants perturbateurs qui vont rentrer par le réseau électrique. C'est obligatoire dans certaines régions, notamment dans le Sud." Ensuite, il y a le paratonnerre, qui lui a pour but d'attirer la foudre ou encore ce qu'on appelle la cage maillée, qui reprend en fait le principe de la cage de faraday. Si le coût d'un parafoudre tourne autour des 500 euros, et celui d'un paratonnerre entre 1500 et 2000 euros, celui d'une cage maillée peut clairement être rédhibitoire pour des particuliers. "Ce sont des installations qui coûtent souvent extrêmement cher, de l’ordre de plusieurs milliers d’euros. L’investissement n’en vaut pas la chandelle", estime Stéphane Pédeboy.
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