VIDÉO - "Je n’ai jamais vu autant d’agressivité" : des professionnels de santé menacés de mort témoignent

LT
Publié le 9 septembre 2021 à 20h21, mis à jour le 10 septembre 2021 à 14h07

Source : JT 20h Semaine

MENACES DE MORT – Un collectif de médecins et scientifiques connus pour leur lutte contre la désinformation sur le Covid a dénoncé ce mardi les insultes et menaces qu’ils subissent depuis des mois, accusant justice et monde politique de passivité. Des victimes témoignent.

Sophie, infirmière urgentiste à Paris, est encore sous le choc. Ce jeudi, elle s’est fait agresser par l’un de ses patients. "Je lui demande de porter un masque et là, il commence à vraiment partir dans des propos très important en me disant, excusez-moi du terme, que je suis une 'merde', que je n’ai pas à lui donner d’ordre et lui dire ce qu’il doit faire", témoigne-t-elle devant les caméras de TF1 dans le reportage en tête d’article. 

L’homme la menace de représailles. En douze ans, Sophie affirme ne s’être jamais sentie aussi désarmée. "Je n’ai jamais vu autant d’agressivité", dit-elle au bord des larmes. "On se demande, en tant qu’infirmière, comment on doit faire pour aider les gens sans pour autant les frustrer tout en faisant respecter la réglementation", poursuit-elle. 

Les pharmaciens, eux-aussi, sont en première ligne. Alexandre Bonnuit relate une rencontre dont il se serait bien passé. "Ce monsieur n’avait pas rendez-vous. Il a exigé de se faire vacciner dans la seconde. Il s’en est pris à une de mes préparatrices et à commencer à taper sur le comptoir du fond. Elle est venue me voir alors que j’étais dans le bureau donc je suis sorti à toute vitesse et là, il a commencé à s’énerver 'tu es mort, tu es mort, tu es mort, je veux me faire vacciner'. Suite à ça, j’ai décidé de stopper la vaccination parce qu’on ne pouvait plus faire autrement", raconte-t-il. 

Trois ans de prison et 45.000 euros d’amende

"Cela fait des mois que nous recevons des menaces de mort tous les jours", a affirmé Jérôme Marty, médecin et président du syndicat professionnel UFMLS lors d’une conférence de presse au cours de laquelle ont été diffusés plusieurs exemples, proférés sur les réseaux sociaux ou par téléphone. "Nous lançons un appel avant qu’il ne se passe quelque chose de grave", a-t-il poursuivi. 

Avec une dizaine de spécialistes, ils se sont constitués en collectif pour alerter. "Nous qui avons plus de visibilité et forcément qui peut-être risquons moins d’agressions physiques graves, on se bat pour les autres, on se bat pour nous tous", assure Karine Lacombe, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Saint-Antoine de Paris. Le collectif rappelle qu’agresser un professionnel de santé est passible de trois ans de prison et de 45.000 euros d’amende. 


LT

Tout
TF1 Info